Un 14 juillet à Sarrans (Corrèze)

Publié le 19 juillet 2008 par Jacques Chirac

Mes Chers Compatriotes,

Avez-vous regardé le défilé à la télévision ? Mmmmm ? Comment dites-vous ? Aaaah, non ! Pas le nain et ses bougn… celui de Paris… Le vrai, le mien ! Celui que nous avons organisé à Sarrans (Corrèze), depuis la Mairie jusqu'à la Poste.

Ah, que c'était beau, que c'était grand, que c'était magnifique, que c'était la France ! Les fanfarons se sont enfilés La Fanfare a défilé avec les formations musicales invitées. Dont la Vaillante de Chirassimont, la Fanfare de Pontcharra-sur-Turdine, l'Harmonie Municipale des Olmes et la Chorale des Rouleurs de Fûts de Saint Fons, c'est vous dire la somptuosité de la contribution musicale (les Petits Chanteurs à la Gueule de Bois s'excusent : ils n'ont pas pu venir du fait des nouvelles réglementations de Roselyne à propos de l'alcoolisme chez les jeunes).

Les pompiers et les pompeuses de la Commune s'étaient avaient astiqué leurs casques, le Maire était en dessous de 2 grammes, le curé s'est tenu à plus de trois mètres de enfants de choeur… Bref ! tout baignait dans le gras le plus suave et dans la fraternitude républicaine la plus cordiale. Après un discours verbeux magnifique d'un débile édile municipal, est venu LE Défilé. Moment d'émotion, vous savez combien j'apprécie la musique militaire.

Les troupes à pied étaient constituées du 2° Régiment de Carabiniers d'Offenbach et d'un détachement de Tirailleurs en Biais. La parade navale était assurée par la Fine Gaule Corrézienne et ses barques repeintes de frais dans le genre pimpant. La démonstration aérienne était sous la responsabilité de Gégé - le fils du mastroquet en face de l'Église - avec ses cerfs-volants aux couleurs d'une marque d'apéritif bien connue.

Toutefois, la cérémonie a failli être entachée d'une attaque terroriste, lorsqu'un individu s'est jeté sur l'Adjointe au Maire en hurlant "ah, attend-voir, va ben falloir que t'y passes !". Renseignements pris, c'était l'Adrien, notre simplet municipal qui était - à la suite d'une horrible erreur technique - descendu sous la barre symbolique des 4 grammes qui le tient tati. Les forces de l'ordre (Marinette, la servante du bistrot) l'ont rapidement maîtrisé en lui servant un coup de Saint-Pourçain à la terrasse (le Saint-Pourçain peut terrasser n'importe qui). Bref, tout beau tout bien.

Puis, les masses en liesse se sont gaiement dirigées vers le Château de Bity pour le Kolossal Vin d'Honneur que j'avais organisé en guise de garden-party (ça tombe bien, le gardien était parti aussi). J'avais fait monter une cenpotte de Mâcon blanc pour les premiers arrivés (donc les plus assoiffés), suivie de deux pièces de Juliénas pour le gros de la troupe. Las ! Doux Jésus et Sainte Marie-Brizard réunis ! Ces premières munitions n'ont pas tenu plus loin que les canapés aux riz d'agneau. Dès que les têtes de veau sont arrivés, il a fallu sortir la grosse artillerie : le Côte-Rôtie que je tenais en réserve. Un muid ! Un muid qu'ils m'en ont bu, les voraces ! Et pas un muid de rigolade, un vrai : 274 litres ! (je soupçonne néanmoins Groumph, mon ours personnel et ami cher, d'être responsable d'un grande partie de la marée basse). Remarquez que c'était du 2002, une année que je ne tiens pas en grande estime pour les Côtes du Rhône du Nord (hé, ho, je n'allais pas faire monter du Corton 1929, non plus ! Savez combien ça coûte ?).

Bon ! Là-dessus, nous avons dégusté quelques mélocos (un mets local, des...?) puis - après quelques fromages destinés à tenir les insectes à distance - nous sommes passés aux desserts (sorbets à l'andouillette) et chacun s'est mollement allongé sous les buissons pour une sieste réparatrice (je pense qu'il en reste quelques-uns qui n'ont pas dessoûlé, j'entends encore des ronflements à l'heure à laquelle je vous parle).

Et alors ? C'est-y pas mieux que de regarder des militaires descendre les Champs-Élysées en ronchonnant contre la nouvelle carte militaire ?

L'année prochaine on le refait (si les nabus - nantis de leurs pioches - creusent assez vite le Canal Sarrans-Toulon, nous aurons peut-être le Porte-Avions Tante Yvonne, mais rien n'est moins sûr. Et un Airbus A400M pourrait se poser sur le terrain de boules). Réservez vos places à l'avance, il n'y en aura pas pour tout le monde.

Bien à vous,

Jacques