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Les gabians se cachent pour ouïr mes platitudes

Publié le 12 mars 2020 par Desfraises

Les gabians se cachent pour ouïr mes platitudes

Par un mardi soir du mois de mars à Marseille. Cliquez pour agrandir la photo ou pour voir chez le voisin ;-)


Que vous raconter si ce n'est des platitudes. Alors ne rien écrire. Ou plutôt attendre. Observer, écouter, lire et laisser infuser. Et parfois la banalité, ramasser le linge qui a fini de sécher côté mistral, ouvre une fenêtre de contemplation. Coucher de soleil un mardi soir à Marseille.
Deviner l'intérieur dépouillé du voisin d'en face. Ses étagères sont vides depuis des mois. Il préfère peut-être dé-matérialiser, la lecture, la musique, les jeux, les voyages. Intérieurs. En VPN. L'immensité ou le vide abyssal, l'un et l'autre crachés en 4G par les antennes relais juchées sur la terrasse de l'immeuble voisin.
Oh le beau soir entre orange et noir.
Deviner les viaducs à l'ouest de l'Estaque le long de la Côte Bleue, les gabians sur les cheminées et leur vue sans vis-à-vis sur la Mer Méditerranée, sur les humains, ces pauvres âmes confinées qui ont bâti leurs perchoirs en béton armé, qui conspirent et peinent à inspirer, qui croient la Terre plate, qui appellent les secours pour un oui ou pour un non, qui hésitent à se serrer la pince, à s'embrasser mais s'agglutinent pour battre le record mondial du plus grand rassemblement de Schtroumpfs.
Oh le beau couchant sur la planète Terre côté face. Oh le beau jour qui se lève côté pile.

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