Ceux qui me suivent vaguement sur les réseaux sociaux auront eu l’information, j’ai sorti il y a peu un court roman Jane Austen contre le loup-garou. Il fait partie d’une série intitulée la Ligue des écrivaines extraordinaires, édité par Les Saisons de l’étrange. Le concept proposé est simple, efficace et fun : confronter une écrivaine talentueuse et reconnue, à un monstre mythique. Plusieurs autrices ont été contactées, dont moi. Je précise que les autres ont quand même nettement plus de bouteille. J’ai eu la chance de pouvoir choisir Jane Austen, que j’affectionne beaucoup.
Durant presque un an, j’ai planché sur cette histoire.J’ai maintenant l’objet entre les pattes, et je n’en reviens toujours pas.D’abord, il y a la couverture de Melchior Ascaride, graphiste bien connu des amateurs de littérature de l’imaginaire pour son travail très reconnaissable, élégant et esthétique. Ensuite il y a le contenu - que je n’ai pas relu - à la fois proche de moi par la thématique sous-jacente et le traitement que j’ai choisie et aussi, très éloigné par le genre et la forme.
Je n’avais jamais écrit de pulp et je suis pas certaine d’avoir rempli le contrat sur ce point, étant toujours incapable de définir ce dont il s’agit, même une fois le texte achevé. Cette expérience a été un défi incroyable. Sortir autant de ma zone de confort et me frotter à une écriture différente de mes habitudes m’aura appris énormément. Ma difficulté à répondre aux contraintes de la commande a été très formatrice et probablement pénible pour ma directrice de collection. Doutes et dérapages de vie perso ont contribué à rendre le travail douloureux et laborieux. Or je fais partie des personnes qui ont besoin d’être bien pour écrire, sinon je tombe une écriture thérapeutique, peu compatible, à mon avis avec la fiction. Là, je n’avais d’autres choix que de rendre le boulot. Et, c’est probablement le boulot qui m’aura évité de sombrer.
Je ne mesure pas encore bien l’impact que ce premier bouquin aura sur mon activité.
Je tâche de reprendre pied ici, sur le blog. Je sais, it’s so 2000. Qui tient encore un blog de nos jours ?!
Chercher l'intrus !
Mais je persiste, pourtant malgré les mois de silences et les moments de découragement, les envies de repartir à zéro. Avoir écrit une fiction de commande, être aller jusqu’au bout, avoir l’objet entre mes paluches, est une grande satisfaction. Cela m’a aussi rappelé à quel point s’exprimer en toute liberté (minus l’auto-censure) apporte de la joie. J’ai pu mesurer la dimension vertueuse mais aussi inhibitrice des contraintes. Certains mènent de front des activités journalistiques en parallèle à un travail d’écriture personnel et je les admire pour cette capacité à cloisonner. J’en suis incapable. D’autres tiennent un blog d’écrivain où ils dispensent des conseils voire propose des accompagnements. Et ils le font très bien. Pas besoin d’ajouter de pierre à cet édifice.
Je continue donc mon chemin. Actuellement, je fignole un texte en vue de le soumettre pour les Mazarine book day. Si l’événement est annulé, les inscrits peuvent cependant participer par mail. Écrire et être lu (ici ou ailleurs), reste mon objectif.
Pour en savoir sur Jane Austen contre le loup-garou :- Pour l’acheter (wé ! Des sous sous dans la po-poche) - Le projet expliqué par Christine Luce, la directrice de collection - Deux entretiens où je cause du texte, chez Chut... maman lit et chez Les histoires de Lullaby
Copyright : Marianne Ciaudo