Constantin Cavàfis – L’impossible

Par Stéphane Chabrières @schabrieres

Il existe une joie, mais elle est bénie,
une consolation jusque dans ce malheur.
C’est que la fin nous délivre de tout ce fatras
de journées insipides et triviales.

Un poète a dit : « La musique la plus douce
est celle qu’on ne peut pas entendre « .
Et moi, je crois que la vie la meilleure
est celle qu’on ne peut pas vivre.

*

Impossible Things

There is one joy alone, but one that’s blessed,
one consolation only in this pain.
How many thronging vulgar days were missed
because of this ending; how much ennui.

A poet has said: “The loveliest
music is the one that cannot be played.”
And I, I daresay that by far the best
life is the one that cannot be lived.

1897

***

Constantin Cavàfis (1863-1933)En attendant les barbares et autres poèmes (Gallimard, 2003) – Traduit du grec par Dominique Grandmont – Complete Poems (Knopf, 2012) – Translated by Daniel Mendelsohn.