Présentées l'an dernier au salon de Genève, la Peugeot 208 ainsi que sa version électrique e-208 ont mis toutes les chances de leur côté pour détrôner la Renault Clio 5. Nous avons pris le volant de la citadine afin de savoir ce qu'elle a vraiment sous le capot. Voici notre essai auto !
Souvenez-vous, en 2012 arrivait sur le marché la Peugeot 208 de première génération, qui succédait à la 207, qui avait alors connu un franc succès auprès du grand public. Six ans plus tard et après avoir subi un léger restylage en 2015, l'heure est donc venue pour la citadine sochalienne de se renouveler avec un but assumé : détrôner sa grande rivale, la Renault Clio, qui occupait jusqu'à peu la première place du classement des modèles les plus vendus en France. C'est donc à Genève l'an dernier que la marque avait dévoilé la seconde génération de son best-seller, à quelques stands seulement de sa concurrente de toujours badgée du losange.
Rompant totalement avec la précédente, cette nouvelle mouture, cette nouvelle Peugeot 208 voit arriver avec sa nouvelle génération une inédite déclinaison électrique, permettant à la marque de mieux se préparer au durcissement des normes environnementales. Dès l'année prochaine, les constructeurs seront en effet soumis à un objectif en termes d'émissions de CO2 moyennes, risquant de lourdes amendes en cas de dépassement. Autant dire que l'arrivée de la Peugeot e-208 devrait être salutaire pour la marque. Mais cette version zéro-émission n'est pas la seule grande nouveauté de cette 2 ème génération, qui fait un énorme bond en avant dans à peu près tous les domaines.
Nous avons donc décidé de prendre le volant de la citadine dans sa version thermique essence, afin de savoir ce qu'elle vaut vraiment sur la route, et de découvrir toutes ses spécificités.
Extérieur et design de la 208
Dès le premier regard, on remarque à quel point cette nouvelle Peugeot 208 est différente de la précédente génération, qui adoptait des lignes très consensuelles, qui ont sans doute été la clé de son succès. Avec cette nouvelle version, les équipes du style de la marque se sont lâchées et sont parties de zéro, offrant à la citadine un look osé, faisant table rase du passé. Si ce style, totalement assumé pourra ne pas plaire à tout le monde, certains lui préférant la sobriété d'une Clio 5, il reste dans la continuité de que propose la marque, notamment avec les Peugeot 3008 et 508. Parmi les détails marquants de cette nouvelle identité, nous remarquons bien sûr la nouvelle signature lumineuse en forme de crocs, entourant une calandre élargie, tandis que des protections latérales noires font leur apparition sur les versions les plus haut de gamme.
La poupe s'offre quant à elle de nouveaux feux conservant le motif en griffes de lion et étant désormais reliés entre eux par un bandeau noir très tendance, initié sur la nouvelle 3008. Tout en restant trapue, la nouvelle Peugeot 208 gagne quelques centimètres en longueur afin d'atteindre 4,06 mètres, contre 3,96 auparavant, tandis que la hauteur s'abaisse, donnant à l'ensemble un air plus dynamique. Avec cette nouvelle mouture, chaque version se distingue par des attributs spécifiques, avec une variante GT Line profitant de jantes et d'une calandre spécifique, tandis que des logos prennent place sur le montant arrière, sans parler des protections de carrosserie sur les versions les plus hautes.
Poste de conduite et habitabilité
Comme l'extérieur, l'intérieur évolue également considérablement, grâce à une toute nouvelle présentation évoquant les dernières productions de la marque. Outre la qualité perçue en nette hausse, on note également un vrai bond en avant technologique, grâce à l'arrivée d'un nouvel i-Cockpit 3D disponible sur les finitions les plus hautes. Si celui-ci n'est pas indispensable, il demeure toutefois agréable à regarder et apporte une touche de modernité supplémentaire à l'ensemble. Celui-ci est par ailleurs associé à un écran tactile de 5 à 10 pouces selon la finition, intégrant l'ensemble des fonctionnalités accessibles via des touches situées en-dessous. Globalement, l'ensemble est très réussi visuellement, tandis que les ajustements sont corrects mais encore perfectibles par endroit. Enfin, les sièges offrent à la fois maintien et confort, même à rythme soutenu, et s'habillent de selleries plutôt sympathiques selon les finitions.
Profitant d'un empattement de 2,54 mètres restant inchangé par rapport à la précédente génération, la Peugeot 208 II n'évolue malheureusement pas en termes d'habitabilité, bien que le confort général soit amélioré grâce notamment à une banquette arrière plus inclinée. Si les plus grands pourront se sentir quelque peu à l'étroit, il faut surtout se souvenir que nous sommes ici à bord d'une citadine, et non d'un modèle familial. Par ailleurs, on regrette la baisse du volume de coffre, qui culmine désormais à 265 litres au lieu de 285 auparavant, et ce quelle que soit la version, même électrique. C'est tout de même largement en-dessous de la Renault Clio, qui propose quant à elle un volume compris entre 300 et 391 litres une fois la banquette rabattue. Dommage, car les porte-à-faux agrandis de la citadine sochalienne laissaient penser à une hausse de la capacité...
Que vaut la Peugeot 208 sur la route ? Essai en conduite
Avec cette nouvelle génération, la gamme de motorisations de la Peugeot 208 évolue et se concentre désormais principalement sur l'essence. Depuis son lancement, les clients peuvent désormais choisir entre le 1.2 litre PureTech 75, 100 et 130 chevaux, le 1.5 litre BlueHDi 100 chevaux ainsi que la variante électrique e-208, revendiquant de son côté 136 équidés. Pour cet essai 208, c'est donc sur la version la plus haut de gamme que nous allons nous concentrer. Se situant tout en haut du catalogue, le PureTech 130 devrait constituer une large part des ventes, offrant de belles prestations routières grâce à ses 230 Nm de couple disponibles à bas régime. Idéal pour une utilisation au quotidien, il offre également des relances efficaces lors de dépassements sur autoroute, même si la puissance peut parfois paraître un peu légère sur des routes plus sinueuses.
En effet, quelques équidés en plus n'auraient pas été de trop pour mieux tenir le rythme en conduite plus sportive, alors que 8,7 secondes sont nécessaires pour abattre le 0 à 100 km/h, tandis que la vitesse maximale est ici de 208 km/h. Pas de quoi être collés au siège donc, mais assez pour profiter d'une voiture dynamique, notamment en mode Sport. Reposant sur la nouvelle plateforme CMP développée par le groupe PSA et équipant également la nouvelle DS 3 Crossback, la citadine profite d'une excellente tenue de route comme tous les derniers modèles de la marque. On reprochera en revanche une tendance au roulis plus forte que ce à quoi Peugeot nous avait habitué, du fait d'un typage de suspensions très souple. Celui-ci profite donc au confort général, au détriment de l'agilité, bien que l'ensemble demeure toutefois très satisfaisant, ne vous méprenez pas. Et pour cause, le châssis reste toujours très performant, tandis que les aides à la conduite se veulent efficaces mais assez permissives pour pouvoir s'amuser en courbes.
Coiffant la gamme, cette Peugeot 208 PureTech 130 est livrée de série avec une boîte automatique EAT8, aisément reconnaissable grâce à sa commande très esthétique, apparue pour la première fois sur la 2 ème génération de la 3008 puis déclinée sur tous les modèles récents de la marque. Typée confort, celle-ci est idéale pour rouler en ville grâce à ses passages de rapports très doux et toujours effectués au bon moment, permettant de réduire les émissions ainsi que la consommation. Sur autoroute, elle permet là encore de cruiser sans trop vider le réservoir, ce qui est toujours profitable. Toutefois, elle a tendance à gommer quelque peu les sensations en conduite dynamique, et l'usage des palettes au volant sera alors préférable pour vraiment se faire plaisir. Le mode Sport est également efficace, jouant alors sur la réactivité de la transmission, sans pour autant la transformer radicalement. Enfin, et c'est une bonne nouvelle, il semblerait que le son artificiel sortant des enceintes ait ici été atténué, rendant l'expérience d'autant plus agréable.
Très maniable grâce à son petit gabarit et son rayon de braquage réduit, la nouvelle Peugeot 208 se faufile pratiquement partout, bien aidée par sa direction très souple en mode standard, qui offre toutefois une bonne remontée d'informations. Très légère, grâce à ses 30 kilos de moins sur la balance par rapport à la précédente génération, la citadine reste toujours très maniable, grâce notamment à son petit volant très agréable à prendre en main. Difficile ensuite de revenir à une jante plus large une fois l'essai terminé ! Autre atout de cette Peugeot 208 au quotidien, sa consommation très raisonnable, de l'ordre de 4,5 litres en cycle mixte, pour des émissions moyennes de 101 g/km, lui permettant d'échapper au malus écologique. On apprécie également sa large palette d'aides à la conduite, dont le Pack Safety de série dès le premier niveau de finition, incluant l'alerte de franchissement de ligne ou encore la reconnaissance des panneaux de signalisation avec préconisation de la vitesse.
Bilan de notre essai de la 208
A la fois confortable, dynamique et sécurisante, la nouvelle Peugeot 208 est une vraie réussite en tous points, malgré quelques petits défauts qui ne viennent en rien entacher la bonne impression générale. Amusante même sans être un monstre de puissance, la sochalienne a vraiment tout d'une grande et n'aura aucun mal à séduire, malgré un comportement un peu plus pataud que ce à quoi la marque nous avait habitué. Quoi qu'il en soit, la citadine sera parfaitement à son aise en ville, grâce à sa maniabilité et sa consommation réduite, permettant de se rendre au travail plutôt sereinement. Affichée à partir de 15 500 € en version d'entrée de gamme Like, la 208 profite d'une belle dotation de série lui permettant de monter considérablement en gamme, si vous hésitez sur un choix de motorisation ou finition lisez notre article sur quelle Peugeot 208 choisir. Bref, nous devrions encore entendre parler longtemps de cette petite citadine survoltée !