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Tout notre être est Dieu.
Le Diable a bien mis son grain de sel, selon la tradition.
Mais, même lui, d'une façon incompréhensible, agit selon Dieu, même en agissant librement et contre Dieu. Même les fausses notes font partie de la divine musique. Tolkien dit cela à travers la métaphore du chant, au début de son Silmarillion.
Et donc, dans la conscience de cette dépendance totale,
il n'y a pas à se soucier des dons ou de leur absence.
Il suffit de réaliser que nous n'avons rien par nous-mêmes,
et tout en Dieu et par Dieu.
Simon de Bourg-en-Bresse, comme tous les mystiques, conseille d'oublier ces dons pour les laisser vivre en Dieu, avec tout le reste :
Lorsque Dieu nous élargit des dons naturels et des grâces surnaturelles, nous n'en faisons aucun cas, sinon en tant qu'il veut être servi de nous par leur moyen. Nous n'estimons pas ces grâces en elles-mêmes, mais par leur moyen nous venons à reconnaître et estimer plus noblement leur donateur comme le seul et unique être. Nous rapportons toujours très fidèlement toutes ces grâces à Dieu comme à leur source unique. Nous ne nous élevons point pour elles, mais nous nous tenons toujours fermement dans notre néant. Nous ne nous éjouissons point en nous de ces grâces, mais en Dieu. Nous ne les recevons pas, ni les retenons en nous, parce que ce qui n'est rien ne peut recevoir en soi aucune chose. mais nous les recevons et conservons en celui qui est le seul et unique être. Nous ne nous représentons point si Dieu nous prive ou non de ces grâces. Les ayant ou ne les ayant point, nous demeurons également contents en notre néant.Les Saintes élévations, Deuxième degré, chapitre V