Le président français Emmanuel Macron a reçu hier lundi au palais de l'Elysée à Paris, le maréchal Khalifa Haftar, l'homme fort de l'est libyen qui s'est engagé à signer un accord de cessez-le-feu à condition qu'il soit également respecté par ses adversaires.
La rencontre n'avait pas été annoncée et a duré une heure. Peu d'informations ont filtré de la réunion néanmoins l'Elysée précise que Khalifa Haftar a assuré qu'il s'engageait à signer le document de cessez-le-feu, qu'il avait refusé de signer à Moscou puis à Berlin.
Il s'est engagé à respecter la trêve à condition que les milices de Tripoli, loyales au Gouvernement national d'union (GNA) de Fayez al-Sarraj, la respectent aussi. La discussion à l'Elysée a également porté sur le pétrole, affecté par le blocus portuaire, et l'implication de pays étrangers en Libye.
Les entretiens entre le président français et le commandant de l'armée nationale libyenne (ANL) interviennent moins d'une semaine après la démission de l'émissaire des Nations unies en Libye Ghassan Salamé. La rencontre illustre la volonté de la France de relancer le dialogue politique interlibyen, Paris ayant déjà effectué sans succès, deux tentatives dans ce sens depuis 2017.
Pour rappel, les forces de Haftar mènent depuis le 4 avril 2019, une offensive pour prendre le contrôle de Tripoli, siège du Gouvernement national d'union (GNA), dirigé par Fayez al-Sarraj et reconnu par l'ONU. Une trêve fragile est en vigueur depuis mi-janvier mais les deux camps s'accusent mutuellement de la violer.
Paris craint une internationalisation du conflit libyen, le GNA étant soutenu par des soldats turcs et des mercenaires syriens envoyés par la Turquie. En face, l'armée du maréchal Khalifa Haftar serait soutenue par des mercenaires syriens à la solde du régime de Damas, des Russes, des Tchadiens et des Soudanais.
Le dernier sommet international visant à trouver une solution au conflit a débouché le 19 janvier à Berlin sur un engagement de non-ingérence et un respect de l'embargo sur les armes, accord qui est resté lettres mortes, les belligérants et leurs alliés respectifs continuent d'acheminer combattants et armes en Libye.