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Coronavirus : jouer aux échecs avec la mort. Quelques suggestions pour passer le temps du confinement (à venir ?).

Publié le 09 mars 2020 par Pierre Thivolet @pierrethivolet

Coronavirus : jouer aux échecs avec la mort. Quelques suggestions pour passer le temps du confinement (à venir ?).

Le septième sceau, d'Ingmar Bergman. Hommage à Max von Sydow


Jouer aux échecs avec la mort n’évite pas l’inévitable. À l’image de ce qui se passe en Italie, ce qui nous pend au nez ( ! ), c’est le confinement général. Juste après les municipales ?  Jouer aux échecs avec la mort c’est ce que fait le chevalier Antonius Block après 10 ans aux croisades, de retour en Suède où une épidémie de peste fait rage. Sur une plage déserte, le chevalier rencontre la Mort. Il lui propose une partie d'échecs afin de retarder l'échéance. Il finira par être mis échec et mat, sans que la Mort ne lui livre son secret. C’est le pitch du « Septième sceau » d’Ingmar Bergman. Bien sûr c’est un film en noir et blanc, ça cause en suédois, ça date d’avant les Krisprolls et les armoires Ikéa, mais c’est culte. Et ce film peut faire partie de tout ce que vous n’avez eu le temps de voir ou de revoir, de lire ou de relire. Les semaines qui nous attendent avec leur confinement annoncé pourraient ainsi être utilement occupées. Dans la même qualité, hommage à nos amis italiens : «  Mort à Venise  » , bien sûr, de Luchino Visconti, où les images superbes s’accordent avec la musique de l’addagietto de la Cinquième Symphonie de Gustav Mahler. Encore une histoire d’amour ( ?) sur fond d’épidémie. Passons sur les films d’épouvante, même si certains sont devenus cultes comme "Contagion", de Soderbergh. Ou encore "Alerte!", de Wolfgang Petersen, avec Morgan Freeman et Dustin Hoffman, du lourd quoi.Ou enfin "Pandémie" (2020), une série documentaire que Netflix vient de lancer en ... janvier. La série raconte l'histoire de chercheurs qui font tout pour endiguer les virus avant qu'ils ne deviennent pandémiques. C’est ce qu’on appelle avoir du nez. Ou alors se tenir informé. Bien sûr, on peut (re)lire « La Peste ». Apparemment le roman de Camus bat des records de vente, et ça c’est bien. Non seulement parce que c’est très bien écrit, mais aussi parce c’est Camus, humanisme, droit, justice, doutes…on est quand même très au-dessus de l’Instagram moyen. Il y aussi « Le Hussard sur le toit » - de Giono. On préfèrera le roman à son adaptation au cinéma, même si elle n’est pas mal et puis, il y a Juliette Binoche… Du coup, relire Giono, parce que chez Giono, tout est fort, les sentiments, puissants comme des coups de Mistral, les paysages écrasés de soleil, le cagnard, les cigales , czi, czi …Une dernière pour la route : « L’amour au temps du choléra » de Gabriel Garcia Marquez, et là on entre dans le baroque tropical. Donc on s’évade et par les temps de confinements actuels, ça fait du bien. Et l’on a une pensée pour Max von Sydow, qui vient de mourir, en toute discrétion au milieu du vacarme coronaviral actuel. Un acteur de très grande classe, interprète fétiche d’Ingmar Bergman. C’est lui qui interprétait le chevalier dans le Septième sceau, et qui vient donc de perdre sa dernière partie d’échecs contre la Mort.

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