Le silence, c’est la fureur. Les pleurs maintenus tus. Les cris suppurent. Les appels sont retenus. Ça ne me dit rien quand on parle. Je préfère la fureur. Quand on est comme des sauvages. J’aime quand tu me fais crier. Mais je ne pleure presque plus. J’ai coulé tant d’affronts. Je traverse la langueur à mesure que j’erre de mont en pont. C’est la fureur qui soulève au verbe une danse.
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Tant de vestiges. Sur la peau. Voltige la chair dans le lit de l’eau. Affleure la misère sous les affres des vertiges. Candeur sordide. Nous ne sommes que des dépôts. Torpeur morbide. Des envies, des crues livides. Le dénuement est avide et dévore les oui placides. Nous sommes assiégés de longueurs vides. Sur la peau, la place se vide.
L’impasse est ici. Toute droite. Sans issue. Les fenêtres sont closes et les portes bien verrouillées. C’est très attirant. J’ai envie de les violer. J’y verrai bien quelques attraits. Un homme en train de s’épiler. Une mère qui pleure épuisée. Il y a ce qu’il faut sur les tables. Les factures des vies accumulées. Je m’y engage pour ne plus jamais me retourner. Même les odeurs sont emprisonnées. Il y a ce qu’il faut d’inénarrable. L’impasse dans laquelle je suis arrivée.
J’écris comme je peine. Comme je peints mes veines. Elles filent et fuient, filantes sous la seringue des mots secondant et féconds. Je peine comme j’écris. Il y a quelque chose d’inscrit dans les lettres et les lignes crayonnées qu’on rêve d’être. C’est de peine que je fuis. Tant de raisons pour ne pas paraître. Et qu’être sans façon. Juste un nom.