Article initialement paru le 29.03.2010
Parfois, cela fait du bien de revenir suffisamment en arrière pour faire un bilan critique. Ce dimanche, je vous propose un retour 10 ans en arrière, en mars 2010, où je notais que l’écologie, mouvement qui avait définitivement le vent en poupe à ce moment là, montrait tous les signes de son détournement par les officines collectivistes d’une part, et sa normalisation dans le paysage politique français, récupéré de toutes part par les partis du moment dans le but unique, répété et indépassable… de créer de nouvelles interdictions et de nouvelles taxes.
La décennie écoulée aura permis de confirmer la tendance, en fournissant un véritable boulevard aux politiques environnementales les plus invasives, les plus taxatoires et souvent les plus idiotes. Les éoliennes, bien que toujours aussi catastrophiques économiquement et écologiquement parlant, ont continué de pousser sur le territoire français, et avec elles, les coûts de l’électricité d’augmenter, le pouvoir d’achat de diminuer.
L’actuelle hystérie climatique et l’imbécile transition énergétique qui a récemment poussé à la fermeture de Fessenheim illustrent bien la folie furieuse qui s’est emparée de tout le corps politique…
Décidément, le sort s’acharne sur les réchauffistes ! Fin 2009, le climategate avait permis de lever le voile sur les pratiques étranges d’un groupement dont les experts s’étaient spécialisés dans la bidouille de données plutôt que la recherche scientifique. En janvier, les mêmes réchauffistes se faisaient chopper la main dans le gros sac ventru de subventions, piquant sans vergogne dans la poche des contribuables via les factures EDF. Et là, paf, re-belote : c’est maintenant l’éolien qui sent le sapin…
C’est étrange.
Concernant l’écologie, en France et dans le monde, on observe plusieurs phénomènes parallèles. Ainsi, la prise d’importance de ce mouvement dans le paysage politique coïncide avec la récupération progressive et implacable de chacune des idées par la gauche, plus ou moins révolutionnaire (ou inversement, plus ou moins sociale-démocrate).
Et à chaque idée récupérée correspond à la fois une solution et une nouvelle forme de ponction fiscale. La solution passe en général par une mobilisation générale dans laquelle tous les citoyens, heureux et souriants, se tiennent la main et font leur petite B.A. même si cela représente, en réalité, de nouvelles contraintes légèrement irritantes.
Je pense par exemple à l’incitation pénible et répétée à prendre des transports en commun supayr ™Demaerd qui vous permettent de goûter aux joies, elles aussi ™Demeard, d’arriver en retard ou pas du tout, avec l’immense satisfaction d’avoir surpayé votre ticket pour que des jeunes – souvent « déçus » – puissent voyager gratuitement (eux).
Je pense aussi à cette manie du tri des déchets, dont on ne mesure pas encore bien les conséquences mais dont on sait pertinemment que ce n’est que le début : plastiques, cartons, verres (colorés ici, non colorés là), papiers, puis, bientôt, les types de plastique (car on ne mélanche pas le polyuréthylène afec le polystyrène ou le polychlorure de finyl ach zabotache !!!), les types de papier, les types de biodégradable (tout ne se dégrade pas à la même vitesse, ma bonne dame, et puis faut séparer les viandes des fruits et des légumes, que vous n’oublierez pas de consommer par 5 ou 6 tous les jours sinon on va vous recycler fissa) etc …
Les exemples se multiplient doucettement, jusqu’au jour où chaque action, chaque omission, chaque pensée, ou chaque parole sera mesurée à l’aune de la balance écologique et du bilan carbone qu’on peut leur attacher. Et si elle penche du mauvais côté, Gaïa ne le supportera pas, et les sanctions tomberont. Paf.
Et concernant la ponction fiscale, je crois qu’on voit de quoi je veux parler, entre la vignette verte pour les autos, les contributions écologiques sur les produits à recycler (pouvoir d’achat powa yeah baby), la taxe carbone – qui n’est, soyez en sûrs, que partie remise – et autres joyeusetés d’incitations écologiques bidon, on voit clairement se détacher un motif, se répétant inlassablement : au départ, un discours galvanisant sur la nécessité de sauver les générations futures (dont le sort funeste ne fait aucun doute) moyennant une implication massive, puis un plan d’action composé de 5 ou 10 ou 250 points, c’est sans importance tant qu’il y a des arrêts au stand pour ravitaillement en alcools fins, petits fours et gentilles madames, et à la fin, une facture, car toutes ces conneries actions, ce n’est pas gratuit, hein.
On comprend la nécessité de vente liée de vaseline.
Seulement voilà : lorsque la facture grimpe autour de gnagnagna milliards – faites pas attention, ce sont des chiffres, tout ça, rien de bien concret ! – et que ça ne rapporte pas grand-chose, des dents grincent et des gens commencent à rouspéter.
Dernier rapport en date: l’éolien, c’est très joli, mais ça coûte cher et ça ne sert à rien ou à peu près. Et puis réflexion faite, ce n’est même pas très joli. En fait, c’est surtout moche, coûteux, et … pas rentable.
Encore une fois, que remarque-t-on ?
Les politiciens, voulant brosser une partie de leur électorat dans le sens du poil, ont donc chargé l’État de favoriser gentiment l’éolien.
Deux problèmes se posent alors : d’une part, une grosse éolienne qui vrombit, tout le monde trouve ça chouette de loin, mais personne n’en veut dans son jardin. D’autre part, on peut tortiller les chiffres dans tous les sens, ça produit de l’électricité majoritairement au printemps et en automne, aux périodes où, en substance, on a moins besoin de réchauffer ou refroidir. Si l’on ajoute le fait que la production est imprévisible tant dans le temps que dans la quantité, et qu’on ne peut pas la stocker, on comprendra que rendre rentable des éoliennes nécessite des conditions très particulières qu’on ne trouve pas en France (et très difficilement ailleurs).
Et même si le tarif français de rachat de l’électricité ainsi produite est l’un des plus bas d’Europe, il représente un surcoût pour le racheteur (EDF, en l’occurrence). Surcoût qui va – devinez quoi ? – venir gonfler la facture finale de l’abonné. Pouvoir d’achat powa, plaisir d’une facture éco-participative, et tout ça.
Mieux que ça : dans le rapport, on découvre, caché sous le vocable de « dispendieux effets d’aubaine« , que des petits malins, pas trop écolos mais très au fait des marges qu’on peut obtenir grâce aux surcoûts des rachats EDF, installent maintenant des éoliennes, plus ou moins grosses, plus ou moins moches, et toujours aussi peu rentables pour le contribuable, afin d’en tirer de substantiels revenus.
En somme, l’éolien, c’est super à condition de siphonner l’argent de ceux qui n’en font pas vers ceux qui en font.
Malin.
C’est Borloo qui va l’avoir mauvaise. Il va pouvoir aller pleurnicher dans le giron de Jouanno qui, avec l’abandon de la Taxe Carbone, s’est récemment prise un vent (insuffisant à faire tourner une éolienne, cependant) …
…
Une question s’impose alors : mais que se passe-t-il avec la majorité ?
Il y a encore quelques jours, elle semblait toute acquise à la cause écolo, et se déplaçait, comme un seul homme fluffy (qui est, je vous le rappelle, un animal moelleux, hydroponique et extrêmement dangereux) vers les plaines riantes et ondulantes d’un monde plus sympathique et écologique.
Et depuis la volée – de bois vert – d’un certain dimanche de mars, les stands écolos sont démontés, les posters roulés, les tracts jetés dans la poubelle normale (non recyclable !) et les idées sont placardisées vitesse Grand V.
Serait-ce qu’en réalité, l’idée écologique ne serait qu’une baudruche utilisée par les partis pour se gonfler de l’air chaud d’une importance qu’ils n’ont pas ?
Comme je l’ai mentionné en début de billet, cette réalité n’est plus à démontrer. Et de la même façon que nous avons pu voir, en quelques jours, un spectaculaire retournement de veste écologique de la part d’une droite défaite, on n’aura pas de mal à voir au travers des gesticulations et bondieuseries écologiques de la Cécile JamaisSansMonAvion Duflot et de son triste comparse Dany Le-Rouge Cohn-Bendit.
Tout ceci n’est, encore une fois, qu’un enfumage spécieux pour réclamer plus d’Etat, plus de subventions, et plus de petits moulins à pomper des sous.
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