Partager la publication "[Critique] SPENSER CONFIDENTIAL"
Titre original : Spenser Confidential
Note:Origine : États-Unis
Réalisateur : Peter Berg
Distribution : Mark Wahlberg, Winston Duke, Alan Arkin, Lliza Shelsinger, Bokeem Woodbine, Marc Maron, Post Malone, Colleen Camp…
Genre : Action/Thriller/Adaptation
Durée : 1h50
Date de sortie : 6 mars 2020 (Netflix)
Le Pitch :
Fraîchement sorti de prison après avoir purgé une peine pour avoir tabassé son supérieur, Spenser, un ancien flic, s’improvise enquêteur afin de disculper un ex-collègue accusé de meurtre. Dans les bas-fonds de Boston, accompagné d’un jeune boxeur qu’il a pris sous son aile, Spenser va mettre à jour une conspiration impliquant les plus hautes sphères du pouvoir…
La Critique de Spenser Confidential :
Peter Berg et Mark Wahlberg sont inséparables. Depuis 2013 et Du sang et des larmes, les deux hommes ne cessent de collaborer. À tel point qu’il est aujourd’hui presque inenvisageable que Berg tourne quelque chose sans sa tête d’affiche préférée. Berg ayant logiquement entraîné Wahlberg sur Netflix, où sort donc son nouveau film, le bien nommé Spenser Confidential…
Boston justice
Dans Spencer Confidential, Mark Walhberg campe un type badass qui n’a globalement peur de rien ni de personne et qui a soif de justice. Un mec pas spécialement sympathique ni antipathique comme l’acteur sait si bien les croquer. Mais il faut dire qu’il a de l’entraînement. On pourrait même avancer, en exagérant à peine, qu’il joue souvent le même rôle depuis quelques années. Surtout quand il est dirigé par Berg. Ici de retour dans sa ville natale, Wahlberg se pose ainsi en justicier pas si solitaire, aux prises avec des flics pourris. Rien de neuf sous le soleil dans cette adaptation du roman Wonderland d’Ace Atkins, si ce n’est la volonté de Berg de s’approprier sans trop forcer un genre un peu désuet en lui injectant plusieurs gimmicks propres à son cinéma. Rentre-dedans et pas toujours très fin, Spenser Confidential l’est donc assurément, même si les longues plages de dialogues, censées alimenter le suspense ou distiller un peu d’humour dans la sauce, traduisent également un vrai désir de ne pas trop s’éloigner du modèle.
Boogie Wonderland
S’il ne devrait marquer aucune des filmographies des personnes impliquées, Spenser Confidential parvient néanmoins à s’imposer en tant qu’efficace divertissement du samedi soir. Notamment grâce au parfum vintage assez délectable qu’il distille 1h50 durant. À condition forcément d’être un peu nostalgique d’un certain cinéma. À mi-chemin entre le pur buddy movie, avec ces deux personnages assez différents que le destin réunit, son humour jamais bien loin et ses scènes d’action savamment agencées, le film raccroche les wagons avec les productions de l’âge d’or des années 80/90 mais peine régulièrement à se montrer véritablement percutant. On retiendra bien sûr quelques bastons, la dernière notamment, ou la première, dans la bibliothèque, mais force est de reconnaître que pour du Peter Berg, Spenser Confidential reste assez sage. Comme si le fait d’atterrir sur Netflix avait incité le cinéaste à mettre une muselière à son appétit d’habitude carnassier d’action bourrine. Surtout que le contexte, avec ses personnages caricaturaux et ce scénario gentiment prévisible, si prêtait totalement… Subsiste donc l’impression, toutefois pas désagréable, que Spenser Confidential ressemble davantage à un gros téléfilm soigné mais plutôt pépère, premier volet d’une série à venir (c’est en tout cas ce que suggère la fin), plutôt qu’un film de cinéma, ambitieux et audacieux.
Tout le monde y est à sa place, certains seconds rôles parviennent joliment à se faire remarquer, Winston Duke notamment, Iliza Shlesinger en particulier, détonnante de bout en bout, Marc Maron passe une tête et Alan Arkin veille au grain. Pas de quoi crier au génie, c’est certain, mais toutes les cases sont cochées, c’est parfois drôle, une ou deux fois vraiment percutant et au final plutôt sympathique.
En Bref…
À cheval entre le film de détective et le buddy movie d’action, le premier essai de Peter Berg et Mark Wahlberg sur Netflix manque un peu de mordant et d’ambition mais s’impose néanmoins comme un honnête divertissement du samedi soir.
@ Gilles Rolland
Crédits photos : Netflix