Jean-François Raffaëlli, Portait d'Edmond de Goncourt (1888), musée des Beaux-Arts de Nancy.
Edmond de Goncourt avait déjà évoqué la personnalité du Roi Louis II de Bavière dans son journal lors du voyage qu'il fit à Munich en 1872 (voir l'entrée du 10 août de cette année dans notre article Français célèbres à Munich: la Bavière en août 1872 dans le Journal des Goncourt). Il revient brièvement sur le sujet en 1890 :Dimanche 23 mars. — Ce jeune souverain allemand, ce névrosé mystique, ce passionné des drames religioso-guerriers de Wagner, cet endosseur en rêve de la blanche armure de Parsifal, avec ses nuits sans sommeil, son activité maladive, la fièvre de son cerveau, m’apparaît comme un souverain bien inquiétant dans l’avenir.
Le roi Louis II tenait quant à lui les oeuvres des Goncourt en haute estime, et particulièrement en raison de leur expertise historique et esthétique du 18e siècle français. (Voir notre article Les lectures françaises du roi Louis II de Bavière (3): l'oeuvre historique de Jules et Edmond de Goncourt). Il ignorait sans aucun doute qu'Edmond de Goncourt le traitait de toqué solitaire et taciturne, vivant dans un monde imaginaire, créé autour de lui à grand renfort de millions.