Mine de Rien // De Mathias Mlekuz. Avec Arnaud Ducret, Philippe Rebbot et Mélanie Bernier.
Prix du Public lors du dernier festival de l’Alpes d’Huez et label des spectateurs UGC, Mine de Rien donne envie. Dans l’actualité sociale où l’on ferme les usines et tout le bassin industriel français au fil des années, Mine de Rien apparaît comme logique. Si l’ensemble est tout à fait correct, cet esprit Full Monty dans le Nord de la France n’est pas non plus brillant, reposant souvent sur des éléments qui auraient très bien pu être servis dans un téléfilm. Dans le genre, j’avais préféré Les Invisibles l’an dernier qui était souvent plus touchant et plus juste que Mine de Rien ne peut l’être. Mais ici, on tombe souvent dans certains clichés malgré le fait que Mine de Rien se veut feel-good et faire passer un bon moment au cinéma. Le film est alors bienveillant et vient défendre une classe sociale française oubliée par la société. La dynamique entre les personnages est elle aussi présente mais il manque une vraie originalité qui pourrait éviter de nous donner l’impression d’avoir déjà vu le scénario ailleurs. Car tout ce que celui-ci entreprend semble reprendre des éléments d’autres films sociaux et l’histoire se révèle alors sans surprises.
Dans une région qui fut le fleuron de l'industrie minière, deux chômeurs de longue durée, ont l'idée de construire un parc d'attraction "artisanal" sur une ancienne mine de charbon désaffectée. En sauvant la mine et sa mémoire, ils vont retrouver force et dignité.
Le film reste cependant simple et juste dans sa façon de faire, rendant hommage à cette partie de la France oubliée. C’est de ce point de vue là beau et léger, mais justement trop léger. J’aurais aimé que la partie sociale où ces personnages tentent de sauver leur mine soit plus travaillée et plus intelligente, pas simplement en se reposant sur la dynamique comique qui tente de faire oublier certains passages plus creux du récit. Il manque aussi peut-être à Mine de Rien de l’émotion. Si l’idée est louable, elle ne m’a pas touché comme j’aurais aimé qu’elle me touche. Le destin de ces personnages est aussi tragique que fascinant mais en étant trop sur la retenue, il ne peut pas émouvoir comme il le devrait. L’originalité est cependant présente et le groupe de personnages apporte quelque chose de chaleureux qui dans un sens fait briller l’histoire de Mine de Rien. Mathias Mlekuz ne fait pas de fulgurances dans sa mise en scène plus proche du téléfilm que du vrai cinéma engagé. Je m’attendais à un Ken Loach français, on a ce que France 2 aurait pu proposer sur son antenne.
Note : 5/10. En bref, un joli film mais trop sur la retenu qui n’évite pas les poncifs. Reste le groupe de personnages, attachant et au destin tragique mais plein d’espoir.