Une vraie brasserie d’aujourd’hui.
En opposition, ou plutôt en complément, de la prolifération des bistrots à cinq tables et vieux comptoir avec un barbu tatoué derrière, apparait depuis peu un certain retour des grandes salles type brasseries à l’ancienne. Dans l’ancien monde, on y retrouvait un peu tout le monde avant d’appeler cette évidence : brassage des populations. Il y avait des vieux et des jeunes, des groupes et des couples, des riches et des pas très pauvres, des parisiens et des provinciaux, et quelques touristes.
Chez Rosie, on a l’impression de rentrer dans un hall de gare mais en plus sympa. A la base du projet, deux jeunes certes mais déjà expérimentés après un passage dans le groupe Big Mama dont la première ouverture se situait à deux pas dans le Faubourg Saint-Antoine. Le lieu est clair, les espaces sans fins, les tables bien alignées comme à la parade, et un grand comptoir où l’on peut déjeuner, prendre un verre. Des tons doux, du faux-vrai aux murs avec des inscriptions qui semblent anciennes mais qui viennent d’être conçues, une quarantaine de personnes en salle et en cuisine, et une possibilité d’atteindre les 200 couverts en full capacity. Une vraie brasserie d’aujourd’hui !
Un des partis-pris du duo de tête, à part celui de plaire au plus grand nombre, est de travailler au maximum avec des producteurs locaux ou tout au moins en direct sans intermédiaires, et de fabriquer tout ou le maximum sur place. Pâtisserie bien sûr, mais c’est rare dans ce genre d’établissement, et charcuterie ce qui est carrément unique. Ils font les saucisses, les boudins, découpent les viandes, etc. Au moins, ils se sentent responsables de ce qui est servi.
La carte est dans le genre classique, en jouant la tradition et les plats qui rassurent. Saucisse purée, magret purée de carottes, steak-frites, et côte de bœuf pour trois, l’œuf mayo à 4€, des sandwiches généreux au bar, et du Saint-Honoré en dessert. Entre autres…
Le chef Denis gère tous ces plats avec un bonheur inégal mais globalement il s’en sort bien. En attendant les premiers plats, qui ne tardent pas, coupelle d’huile d’olive entourée de sel sur table. Sympathique attention.
L’œuf à la forestière est mollet, pané, donc préparé à l’avance, servi avec pleurotes, chanterelles, et champignons de Paris. Le plat arrive à peine tiède mais finalement pas désagréable car aussi bon chaud que froid.
On peut passer outre la Pâté en croûte à base de foie gras (fait sur place) et gibier à plumes et cochon breton. Trop froid, trop mou et croûte trop molle.
Les Coquillettes jambon, fromage, truffes, est un plat fort généreux. Même si les pâtes sont un peu surcuites, les saveurs sont bien présentes grâce au Comté de 24 mois et au jambon maison en tranches, le plat est rassasiant. Du plaisir à l’état brut…
Dessert riche et addictif. Une tarte au citron avec une bonne pâte sablée/sucrée, une meringue généreuse et fine, et quelques zestes de cédrat pour relever le tout. Bien réussie…
Petite carte des vins à prix doux, du genre entrée de gamme à 25 € la bouteille et quelques vins au verre de 3,50 € à 8,50 €.
Dans un genre pas éloigné du Bouillon Pigalle ou de Chartier Montparnasse, nappes et serviettes papier, certains plats préparés à l’avance vu la rapidité à laquelle ils arrivent, l’ambiance et le style général sont fort sympathiques, attirants et rassurants. L’assiette est soignée vu le volume et on ne sort pas avec la faim avec tant de générosité. Bien située dans un quartier qui bouge, ouvert de midi à minuit environ, tous les espoirs sont permis. A découvrir à plusieurs pour le fun…
Brasserie Rosie53, rue du Faubourg Saint-Antoine
785011 Paris
Tél : 017 49 19 19 62
Réservations : www.guestonline.fr
M° : Ledru Rollin – Bastille
Ouvert de midi à minuit
Carte : autour de 35 €