#2020RacontePasTaVie - jour 61, PafAuTaf 7/7 : semaine 9

Publié le 01 mars 2020 par Aymeric


Je ne sais plus si je vous en ai déjà parlé mais LePaf est un Sisyphe heureux.

Dans la répétition infinie des mêmes tâches qui tissent le quotidien d’un ménage à tenir se nichent de petites variations dont certaines peuvent s’avérer dignes d’être narrées.

Souvent le dimanche LePaf démissionne et troque le tablier pour le canapé.
Abandonnant consignes et contraintes la maison parie sur l’autogestion.
(Enfin autogestion rendue possible par la prise en charge du déjeuner par ChèreÉpouse : salade de pâtes/tomates/concombre/poulet.)
Chacun vaque librement à ses propres occupations, des associations à but ludique naissent parfois spontanément. Le temps d’une journée c’est le rêve anarcho-syndicaliste en pyjama.

La liberté n’exclut pas les rituels et le dimanche en est rempli.
Il y a d’abord, la bande son du dimanche répondant au principe suivant : au départ sortent deux cd que le hasard – par les mains innocentes de MaGrande et MaTardillonne – m'a désignés comme premier et dernier. A moi ensuite de choisir les autres pour passer sans trop d'à-coups de celui-ci à celui-là.
Au terme du dernier disque écouté, il est généralement l’heure de basculer sur la merveille d’émission présentée par Laurent Valéro, Repassez-moi le standard.
La première demi-heure s’écoute bien calé dans le cuir aux teintes cognac de mon fauteuil de lecture, la dernière dans le secret de la chambre à coucher, le salon étant envahi par les enfants ayant répondu au vigoureux appel à table DuPaf.
Car c’est pour eux l’heure de déguster leurs pâtes – oui, c’est la journée – en compagnie des Petits Bateaux animés par une Noëlle Bréham qui aura fait le trait d’union entre l’enfance DuPaf et celle de sa progéniture.

D’ailleurs à l’heure de ce dernier rituel il y a beau temps que la fin de la récré libertaire a été sonnée.
A partir de 18h LePaf reprend sa casquette d’adjudant et aboie ses ordres à des enfants pas vraiment impressionnés mais suffisamment obéissants pour que l’honneur soit sauf et les choses faites.
La marmaille passe au décrassage suivant un ordre immuable, MaGrande et MaTardillonne ouvrent le bal du bain, avec ma complicité finale car LePaf assure encore à leur âge les shampouinage et rinçage. (Dans la crainte systématique que les voisins, alertés par les cris de ces demoiselles au moment du passage de la pomme de douche, n’alertent la maréchaussée. Jusqu’ici, tout va bien.)
MonPuîné suit puis laisse la place à MonAîné qui sort enfin d’une épaisse buée chaude une poignée de minutes avant que ne résonne le générique des Petits bateaux annonçant le signal de départ du premier coup de fourchette des quatre enfants attablés.

C’est ainsi que se déroule chaque dimanche dans la maison Dupaf.
Chaque dimanche. Depuis toujours.
La liberté c’est bien mais elle a tellement plus belle allure dans son armure d’habitudes.

A part ça, malgré le fait que ChèreÉpouse soit partie cette semaine à l’autre bout raisonnablement loin du monde ce fut une bonne semaine. Sur ce le logis m’appelle. Je resterais bien au clavier mais le temps presse et votre patience s’use.