Albert Dupontel, CONVOYEUR !

Par Tom

Le mystérieux Alexandre (Albert Dupontel) débarque, un jour, dans une modeste compagnie de transport de fonds. Le moins que l’on puisse dire, c’est que notre homme tombe assez mal. En effet, en quelques mois, cette compagnie a été victime de trois braquages qui ont entraîné la mort de plusieurs convoyeurs. De plus, cette petite société de Province va prochainement ętre rachetée par une grosse firme américaine. Cette opération, qui mine l’ambiance au sein du personnel, devrait amener avec elle la suppression de plusieurs postes. Mais quelles sont les raisons qui poussent Alexandre ŕ risquer la mort chaque jour ? L’appât du gain, un scoop journalistique, une enquęte,… Ou une soif de vengeance inassouvie ?

Sans user du moindre artifice, mais en plaçant sa caméra dans les meilleurs angles, au cœur męme d’un drame humain insoutenable, le réalisateur Nicolas Boukhrieg - récemment salué pour son "Cortex" - nous convie ŕ un voyage sans retour au sein d’une profession ŕ haut risque : convoyeur de fonds. Avec un solide casting auréolé par la présence de Jean Dujardin et de François Berléand, pour ne citer qu’eux, "Le Convoyeur" (2004) peut tout particuličrement compter sur le jeu imparable d’Albert Dupontel.

Le regard sombre et désespéré ŕ souhait, cet acteur d’exception goűte au danger en convoyant l’argent des autres pour un salaire de misčre. L’affiche ciné du film joue d’ailleurs sur ce fait en clamant "1.000 euros par mois, 1.000.000 euros dans chaque sac…" ! Entre les loufoqueries de certains collčgues - "Le Convoyeur" regorge d’une galerie de personnages bien sentis ! -, Alexandre Demarre, le personnage joué par Dupontel, va endurer un labeur quotidien psychologiquement éreintant, tout en camouflant un mal profond qui le ronge de l’intérieur...

A ce petit jeu-lŕ, Dupontel est tout simplement impeccable. Dujardin, Berléand, Gilles Gaston-Dreyfus ("Une Grande année") et Sami Zitouni s’occupent, eux, de maintenir le degré d’humour noir et de déconnade ŕ un bon niveau. Les quelques apparitions d’Aure Atika ("La Vérité si je mens !") sont elles un peu plus anodines.

Vient ensuite, lorsque les motivations du personnage central se dévoilent, un jeu de révélations dures et acerbes. "Le Convoyeur" prend alors une tournure dramatique des plus intenses avant un final sobre et juste… Oů la Mort apparaît comme une fin logique de l’existence et, męme, l’échappatoire idéale vers la vengeance assouvie. Un film choc, surprenant, sans concession… & légčrement dingue ! Un régal made in France !