Le vent commença à souffler durant la nuit, aplanissant les valons et les collines de sa râpe à bois invisible. Sur les routes les voitures se retournèrent et les arbres furent déracinés.
En ville, les façades des immeubles n’offraient qu’une maigre protection. Les carrefours exposés en plein courant d’air se transformèrent en places d’exécution publique. Le vent y arrachait les têtes des Hommes aussi simplement qu’un décapsuleur sur une bouteille de soda. Les corps sans tête continuaient à avancer : costumes et tailleurs qui se télescopaient tandis que les têtes roulaient et s’entassaient dans les caniveaux.