Exposition collective “Qalqalah قلقلة : Plus d’une langue” – Sète

Publié le 28 février 2020 par Philippe Cadu

Lawrence Abu Hamdan, Sophia Al Maria, Mounira Al Solh, Noureddine Ezarraf, Fehras Publishing Practices,Benoît Grimalt, Wiame Haddad, Vir Andres Hera, institute for incongruous translation (Natascha Sadr Haghighian et Ashkan Sepahvand) avec Can Altay, Serena Lee, Scriptings #47 : Man schenkt keinen Hund, Ceel Mogami de Haas, Sara Ouhaddou, Temporary Art Platform (Works on Paper).

L'exposition QALQALAH قلقلة :

plus d'une langue rassemble vidéos, photographies, sculptures, installations sonores et graphiques qui se font l'écho de langues multiples, hybrides, acquises au hasard de migrations familiales, d'exils personnels ou de rencontres déracinées.

Langues maternelles, secondaires, adoptives, migrantes, perdues, imposées, vulgaires, mineures, inventées, piratées, contaminées... Comment (se) parle-t-on en plus d'une langue, en plus d'un alphabet ? Comment écoute-t-on, depuis l'endroit et la langue dans lesquels on se trouve ?

La plupart des artistes invité·e·s placent les modalités de publication, de circulation et de réception des œuvres au cœur de leur travail. Opérations de traduction, de translittération, de réécriture, d'archivage, de réédition, de publication, de montage, voire de moulage ou de karaoké, apparaissent comme autant de tentatives pour donner à voir et à entendre des histoires qui, parfois, se dérobent. Au-delà d'une approche linguistique, il s'agit bien d'ouvrir un espace où déployer des récits pluriels et des témoignages hétérogènes.

" Qalqalah قلقلة : plus d'une langue ". Le nom de Qalqalah قلقلة fait ici référence à deux nouvelles de la chercheuse et commissaire d'exposition égyptienne Sarah Rifky. L'héroïne éponyme de ses fictions,

Qalqalah, est artiste et linguiste; elle habite un futur proche recomposé par la crise financière et les révoltes populaires des années 2010.

Ses méditations poétiques autour des langues, de la traduction et de leur pouvoir critique ont accompagné les réflexions des deux commissaires de l'exposition du CRAC Occitanie, Véronique Bobin et Victorine Grataloup, et ne les ont plus quittées depuis. QALQALAH قلقلة est ainsi devenue une plateforme de recherche artistique en ligne, entre trois langues et deux alphabets - arabe, français et anglais - qui prend maintenant la forme d'une exposition.

Ces trois langues sont placées au coeur de la nouvelle proposition du CRAC Occitanie, chaque langue étant porteuse d'enjeux politiques, historiques et poétiques qui s'entrecroisent et se répondent. L'exposition est ainsi traversée de signes et de voix, rappelant que les langues sont inséparables des corps qui parlent et écoutent... tout·e locuteur·trice " s'exprimant également par le regard et les traits du visage (oui, la langue a un visage) ", pour reprendre les mots de l'écrivain et chercheur marocain Abdelfattah Kilito.

Les œuvres se font ici l'écho de langues multiples, hybrides, acquises au hasard de migrations familiales, d'exils personnels ou de rencontres déracinées. Langues maternelles, secondaires, adoptives, migrantes, perdues, imposées, vulgaires, mineures, inventées, piratées, contaminées...

Comment (se) parle-t-on en plus d'une langue, en plus d'un alphabet ? Comment écoute-t-on, depuis l'endroit et la langue dans lesquels on se trouve ? L'exposition " Qalqalah قلقلة : plus d'une langue " propose ainsi, en filigrane, d'interroger le regard que nous posons sur les oeuvres en fonction des imaginaires politiques et sociaux qui nous façonnent

COMMISAIRES INVITÉES :

* Virgine Bobin : curatrice, chercheuse et traductrice, doctorante à l'Académie des Beaux-Arts de Vienne, co-fondatrice de l'association QALQALAH قلقلة
* Victorine Grataloup : curatrice et enseignante à l'Université Paris I Panthéon-Sorbonne, co-fondatrice de l'association QALQALAH قلقلة