Amour qui s’apaise finit-il ?
commence-t-il ? quelle nouvelle
vieillesse l’attend encore?
quel éclat ? amour qui se penche
de soi-même vers soi-même étant
aussi mémoire de soi
mangeant
de soi quelle vieille
ombre lui sucera la nuque ? oh pestes
qui ont visité mon pays
ont attaqué sont parties
étrangères comme le vent
*
amor que se serena ¿termina?
¿empieza? ¿qué nueva
vejez le espera por vivir?
¿qué fulgor? amor asomándose
de sí mismo a sí mismo siendo
también memoria de sí
comiendo
de sí ¿qué vieja
sombra le chupará la nuca? oh pestes
que visitaron mi país
atacaron se fueron
ajenas como el viento
***
Juan Gelman (1930-2014) – Cólera buey (1962-1968) – Obscur ouvert (Phi, 1997) – Traduit de l’espagnol (Argentine) par Jean Portante.