Hier soir à Paris a eu lieu près des Champs Elysées, une des représentations du Béjart Ballet Lausanne, dans la grande salle du Palais des Congrès. Au programme, un ballet moderne qui rend hommage au compositeur Maurice Ravel et à son Boléro légendaire. " Béjart fête Maurice " autant dire que le titre promet des surprises, on s'imagine aisément quelque chose de joyeux, de festif ! Eh bien on ne peut pas être déçu.
Loin de l'approche la plus commune, qui consiste en une représentation basique si j'ose dire, Béjart et son ballet nous offrent une représentation riche en couleurs, musique avec une gestion de l'espace scénique ingénieuse et une chorégraphie captivante ! Vous vous en doutez, être familier avec la musique et la danse classique aide à l'appréciation du show, cependant, grâce à l'inventivité de la mise en scène, aux costumes et à certains bruitages ressortants de la musique, notre attention et notre plaisir sont continus même sans être coutumier à ce genre de domaine.
Le spectacle dure deux heures avec un entracte d'une petite demi-heure. Il est divisé en trois parties : t'M et variations..., Béjart fête Maurice et enfin Boléro, pour finir en beauté. Vous décrire la représentation ne pourrait pas être du spoil, puisqu'être parmi les spectateurs, dans la très belle salle du Palais des Congrès, est une sensation que je pourrais difficilement transcrire. L'acoustique était agréable, l'espace appréciable, le confort des sièges également et chose importante : il était quasi impossible d'être gêné par son voisin de devant, en raison de la disposition des fauteuils.
La première partie du spectacle s'est passée avant l'entracte et les deux dernières après. Pour commencer nous assistons à un concert/ballet avec le groupe Citypercussion, formé par les musiciens JB Meier et Thierry Hochstätter. Leur musique était étonnante et inattendue pour un ballet, bien que rappelons le c'est une approche à tendance moderne. Juchés sur une surélévation, avec multiples instruments allant de l'électronique au traditionnel, les deux hommes étaient en totale symbiose avec les danseurs. Le groupe était dans un coin de la scène de façon à mettre en avant la chorégraphie. L'harmonie entre les deux était telle que des interactions avaient été planifiées. Un des danseurs pouvait d'un coup se retourner vers cette sorte d'orchestre miniature et échanger avec le groupe.
Attention, seules les parties Boléro et Béjart fête Maurice sont de la touche de Maurice Béjart ! Le reste de la chorégraphie est de Gil Roman et le travail n'en est pas moins remarquable. La troupe de danseurs a tout pour son prestige et ne manque pas de nous surprendre toujours plus au cours de la représentation. Les corps et les mouvements sont très bien mis en valeur et la lumière éclaire le moindre détail, de manière habile en ajoutant chaque fois une atmosphère propre à la chorégraphie du moment. Les deux premières parties sont étonnantes, gracieuses et très intéressantes.
Arrive finalement le Boléro, qui marque clairement le spectacle par sa vigueur et la rigueur des danseurs. Le tout dans une mise en scène très graphique qui joue avec la symétrie et l'espace et qui ravit nos pupilles, et nos oreilles. La musique retient notre attention tout au long du show, tantôt moderne à la limite du bruitage, tantôt plus lisse, plus douce sur un thème plus classique.
La fusion entre les danseurs et la musique est impressionnante. Tout est à sa place et le résultat ne manque ni d'audace ni de charme. Que vous aimiez ou non le classique, dansé ou joué, c'est une excellente opportunité de le découvrir ou redécouvrir mais surtout de passer une bonne soirée !
Un conseil : dépêchez-vous si vous voulez assister à une des dates de Paris, les représentations à la capitale s'arrêtent le 29 février inclu.