Cette tournée en France commence bien pour Nada Surf puisque ce concert à Lille affichait complet. Le Splendid était plein à craquer ! L'échange de billets allait bon train sur la page Facebook de l'événement, tout comme sur place devant le Splendid où quelques badauds se sont retrouvés sans billets.
Voilà 10 ans que je n'avais plus vu Nada Surf en concert (la dernière fois c'était en 2010 à Paris devant l'hôtel de Ville au Festival Fnac Indétendances). J'avais raté leur passage à Lille pour la tournée anniversaire de l'album Let Go et c'est un vrai plaisir de les retrouver pour apprécier le super son qu'ils ont en live. C'est puissant, incisif, plus rock, moins mélancolique sur les albums.
Le décor est simple : batterie verte avec " Nada Surf " sur la grosse caisse, des néons en fond de scène, c'est tout et ça suffit pour Matthew Caws, vêtu de son inséparable t-shirt rayé et sa veste cintrée. Nada Surf va à l'essentiel, c'est à dire les compositions. Le concert du Splendid est sans réelle surprise, quoique... les nouvelles chansons de l'album Never Not Together sont étrangement assez peu à l'honneur. Il faut attendre le quatrième morceau pour entendre So Much Love après le petit clin d'œil de Matthew au public, dans un français impeccable évidemment : " J'ai lu quelque part qu'on est venu ici il y a 24 ans, dans cette même salle. " Le public acquiesce. " Alors merci à ceux qui étaient là, et merci de revenir " . (Ils y sont aussi passés en février 2012)
Dans les nouveaux morceaux justement, j'étais curieux de voir s'ils allaient jouer Something I Should Do, et comment serait gérée la partie parlée : enregistrée en ou live ? (car il y en a des choses à dire sur ce passage!!) Et c'est donc Matthew Caws qui gère avec brio ce passage, chapeau ! C'est le seul morceau sur lequel il changera de guitare pour un son plus lourd, plus rond, accompagné d'un pupitre avec les paroles du passage parlé. Matthew est à fond, harangue et pointe du doigt le public du Splendid. Ca fonctionne parfaitement.
La voix de Matthew Caws, est aussi clean en live que sur les albums studio, mis à part sur Cold To See Clear où il est paru (gentiment) à la peine sur les aigüs alors que Daniel faisait signe à la régie qu'il ne voyait rien sur sa basse !
Pour le reste, les moments forts de la discographie de Nada Surf sont là : Always Love joué en rappel est sans doute le titre le plus plébiscité par le public, avec une grande partie en train de filmer. Blizzard of '77, joué en ouverture de rappel avec tout le groupe sur le devant de la scène accompagnant Matthew sur sa guitare acoustique pour les " backing vocals ". Ce morceau est l'exemple même que même sans basse ni batterie, il fonctionne à merveille.
See The Bones prend vraiment une super ampleur en live, la progression du morceau m'a encore plus séduit que sur l'album, à l'inverse du très chouette Friend Hospital que je préfère en version studio voire acoustique. Whose Autority, ultra efficace, l'indispensable Inside of Love embarque le public (ainsi que pas mal de titres de Let Go) et également quelques vieux titres comme The Plan qui figure sur leur premier album : un choix judicieux plutôt que Popular. D'ailleurs, c'est Daniel Lorca le bassiste, qui explique (en français également) avant The Plan : " Voilà un morceau rapide. A l'époque, on avait loué un studio à New-York qui coûtait la peau du cul, alors il fallait enregistrer vite. Donc avec des chansons rapides, on en enregistrait plus !" . Au rayon des anecdotes, Matthew remercie John Vanderslice qui assurait la première partie. Il raconte : " Il a un studio légendaire à San Francisco, et quelques chansons ont été enregistrées chez lui, dont celle-ci : What Is Your Secret. "
Parmi les classiques, Hyperspace, titre incontournable de leur deuxième album The Poximity Effect est rudement efficace et embarque le public. Le final sur Blankest Year et son " fuck it " pour faire participer la salle fonctionne à merveille, devant le public du Splendid de Lille déchaîné.
Voilà donc une bien belle entrée en matière pour les concerts en France. Pas mal de dates suivent, dont le 11 mars à La Cigale à Paris. Les concerts de Strasbourg, Rennes et Paris sont déjà complets, donc Lyon, Bordeaux, Toulouse : faites vos réservations si vous voulez éviter la déconvenue. Le groupe en vaut vraiment le détour, d'autant plus que leur bonne humeur et enthousiasme sont vraiment communicatifs. La preuve : on les retrouve même au merchandising après le concert !
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