L’apparent confort et la réassurance apportés par les données, considérées aujourd’hui sous l’angle du Big Data, masquent souvent les vrais enjeux : comprendre la diversité de nos attitudes et embrasser ce qui fait notre humanité.
A force de vouloir tout chiffrer, quantifier, objectiver, nous courons le risque de perdre les nuances de la subjectivité, la souplesse de l’adaptation et l’étincelle de l’inattendu.
Comme l’expose le philosophe Fabrice Midal : « Notre société de masse prête peu d’attention aux exploits des hommes. Elle préfère les statistiques qui, sous prétexte de mesurer notre singularité, nous réduisent à être des individus interchangeables. » (1)
Certes, les données sont utiles à notre discernement et notre évolution – on ne peut mesurer une progression sans points de repère. Cependant, elles ne peuvent être pleinement utiles que dès lors qu’elles sont exploitées comme un moyen d’action et d’adaptation.
Les données constituent une indication à laquelle se référer comment élément d’information pour se positionner, décider et agir. Évitons d’en faire l’unique objet d’attention pour déterminer la valeur de notre performance, notre résultat, notre attitude.
Recourons-y comme un moyen de compréhension et non comme une fin en soi. Aussi technologique soit-il, l’être humain dispose à tout moment de faculté de créer l’effet de surprise. Aucun tableur ne peut quantifier l’intuition ni figer notre aptitude à improviser. »