L'Afrique elle aussi ?
Là, ça devient sérieux. Le monde entier est contaminé. Épidémie, pandémie : Il faut nommer les choses, nous allons tous mourir, et les cartes diffusées sur nos écrans montrent l’inexorable progression de la tache noire qui recouvre toute la planète. Toute ? non !Un continent résiste à l’envahisseur, tâche blanche sur l’écran noir de la pandémie : l’Afrique. Indemne de tout cas, ou presque. Non, mais qui y croit ? Qui peut croire que sur les 1 milliard 200 millions d’africains, il n’y ait qu’un ou deux malades …Qui peut croire qu’alors que la Chine est le premier partenaire commercial de l’Afrique, qu’un million de chinois, sans doute, y vivent, il ne se soit pas trouvé un seul malade dans le flux des échanges ? L’absence de cas déclarés ne signifie évidemment pas qu’il n’y ait pas de malades en Afrique, mais sans doute tout le contraire. D’autant que le coronavirus risque de passer presque inaperçu, non détecté par des infrastructures sanitaires déjà saturées par d’autres épidémies qui font des centaines de milliers de morts chaque année. Paludisme, choléra, fièvre jaune, Sida, virus Ebola. Comparé à Ebola, justement, dont le taux de mortalité est de plus de 50 %, le coronavirus paraît bien bénin, avec un taux de mortalité de 2 ou 3 %. Le vent de panique qui semble envahir nos sociétés, et affecter nos économies, aura peut-être une vertu : Nous faire prendre conscience de l’état du système de santé, des systèmes de santé en Afrique. Et de nous en inquiéter. S’en inquiéter n’est pas faire injure à l’Afrique et aux africains, mais à leurs gouvernements qui à quelques exceptions près on fait si peu en matière de santé comme d’éducation d’ailleurs. S’en inquiéter est aussi nous protéger. Bien sûr, certains pourraient se dire que le Zambèze est loin de la Corrèze. Et que des frontières bien étanches repousseront les infectés et les infections. Ils devraient relire les leçons de la fameuse ligne Maginot, qui en 1940 devait repousser les allemands. On sait avec quel succès !