L'association Détours des Mondes propose le 3 mars une conférence intitulée Rites funéraires et fétiches dans le vaudou béninois. Elle sera réalisée par Yoann Honvo, doctorant.
"À partir de l’étude d’un objet rituel spécifique, il est possible d’aborder de multiples dimensions de la société dans laquelle il s’inscrit. Nous nous intéressons ici aux Aseñ, autels portatifs principalement funéraires, présents dans l’aire culturelle vaudou et orisha du sud du Bénin et du Nigéria. Ces autels portatifs, constitués d’une tige verticale en métal plantée dans le sol coiffée d’un plateau également métallique plus où moins agrémenté et décoré, servent lors de rites funéraires à honorer les défunts et permettent de leur adresser des sacrifices.Photo de l'auteur, musée Barbier-Mueller 2018.
Objet rituels et véritables oeuvres d’art les Aseñ ont été largement étudiés en histoire de l’art africain pour leur qualités esthétiques. Cependant leur analyse d’un point de vue strictement historique et anthropologique est plus rare. C’est la raison pour laquelle nous nous y intéressons tant ils permettent de mettre en lumière différents aspects de la gestion de la mort, la place des défunts dans la société, la conception de la mort, de l’au-delà et de là métempsycose dans la culture vaudou. Ils nous renseignent également sur le rôle du sacrifice dans la religion vaudou, sur le lien entre cette religion et la divination, et sur le symbolisme du fer associé au dieu Gun.
Plus largement, l’étude de cet artefact permet de questionner un des concepts centraux de l’anthropologie des religions à savoir celui de la matérialité du divin. C’est ici par le biais de la notion de « fétiche » ou de dieu objet qu’il est possible d’élaborer des éléments de réponse". Y. H.