Lettres à ses nièces…
Traduit de l’anglais et présenté par Marie Dupin
Il était temps de sortir un livre de ma PAL ce mois-ci. Ce titre y était depuis que Nady m’en avait fait cadeau en août 2018. Un grand merci à elle ! L’écrivaine, Jane Austen, est très connue aujourd’hui. Ses romans ont été traduits dans le monde entier, et adaptés à plusieurs reprises. Mais de Jane Austen, la femme, nous ne savons en réalité pas grand chose. Nous savons seulement qu’elle est restée célibataire toute sa vie, et qu’elle a vécue en compagnie de sa soeur et de sa mère, au sein d’une ambiance familiale très unie. Issue de la gentry anglaise, elle est née le 16 décembre 1775 et décédera à Winchester le 18 juillet 1817. Avec la parution de Sense and Sensibility (publié de façon anonyme en 1811), Pride and Prejudice, Mansfield Park et Emma, elle connaît le succès. Deux autres romans, Northanger Abbey et Persuasion, seront publiés de façon posthume et Sanditon ne sera jamais achevé. Après sa mort, sa soeur Cassandra détruira une partie de leur correspondance. Il reste cependant ces lettres, envoyées à ses nièces, dans lesquelles elle les guide en matière d’écriture ou de relations amoureuses. Les lire se révèle à la fois très frustrant (car Jane Austen fait référence à des connaissances et des faits qui nous sont inconnus) et très émouvant (car se dessine en creux une personnalité remplie de bienveillance et d’espièglerie). Lorsque Jane Austen meurt en 1817, seuls quatre de ses romans ont été publiés et elle n’est pas encore connue du grand public, ce qui ne sera pas le cas dans les années qui suivirent, son succès grandissant. C’est pourquoi Edward Austen-Leigh publia en 1869 A Memoir of Jane Austen, censée être la biographie officielle de l’auteure. Il interroge alors sa famille, et notamment les nièces de l’auteure. On trouve dans ce recueil par exemple la réponse d’Anne, qui part alors à la recherche de ses souvenirs d’enfant. Leur matière incertaine et partielle donne aussi un portrait émouvant de l’auteure qui semble avoir été avant tout une tante affectueuse et présente. J’ai choisi ce livre aussi en raison du thème de mon prochain club de lecture, sur l’amour, et le moins que l’on puisse dire c’est que l’amour déborde de ce livre, en effet, l’amour que Jane Austen éprouvait pour sa famille. La Jane Austen que l’on imagine, via ses romans, se dévoile très peu ici, au détour de deux ou trois phrases peut-être, quand elle conseille Fanny sur ses relations amoureuses par exemple, ou quand elle s’amuse du comportement de ses concitoyens.
« Nous [ses neveux et nièces] ne la voyions pas comme une femme brillante et moins encore comme une femme célèbre, mais nous l’aimions parce qu’elle se montrait toujours bonne, attentive et prompte à s’amuser. »
Editions Le Livre de poche – janvier 2017
J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…