Je ne sais plus si je vous en ai déjà parlé mais LePaf est un Sisyphe heureux.
Dans la répétition infinie des mêmes tâches qui tissent le quotidien d’un ménage à tenir se nichent de petites variations dont certaines peuvent s’avérer dignes d’être narrées.
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LePaf n’est pas un saint.
Malgré tout l’amour qu’il peut porter à ses enfants, il arrive qu’il compte les jours, barre à barre à la manière des prisonniers, qui le séparent des vacances scolaires. Car il arrive fréquemment qu’à l’occasion de celles-ci une bonne portion de la portée s’échappe chez ou en compagnie des grands parents qui apparaissent à mes yeux pour les vrais saints modernes, eux, pour le coup.
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Cette impatience n’est pas sans provoquer chez LePaf de violents accès de mauvaise conscience accompagnés de frissons. Heureusement ses enfants aident à le soulager en étant particulièrement excités pendant la petite dizaine de jours juste avant le départ. Tout en nerfs, ils alternent à toute vitesse les bruyants enthousiasmes ostentatoires, les colères noires et piaffantes et les très lacrymales inconsolations.
Cela use.
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A l’heure du départ, pourtant, on n’est pas fiérot.
Une boule lourde comme le plomb se forme dans le ventre et c’est la tristesse qui envahit LePaf désespéré à l’idée de se séparer de sa marmaille dont il ne supportait à peu près rien encore quelques heures avant.
Et la jeunesse, cruelle, tout à sa joie impatiente porte la boule de plomb à des températures proches du point de fusion.
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Bien sûr, passé le vertige mâtiné de chagrin devant la maison vide, ChèreÉpouse et moi-même profitons largement des libertés retrouvées qu’offre l’absence d’enfants. C’est toujours une période très agréable mais régulièrement ponctuée de bouffées mélancoliques lors de brèves crises de manque.
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Quand approche le retour, LePaf s’impatiente et compte les heures barre à barre à la manière des prisonniers, en attendant de pouvoir s’abandonner à des marques d’affection démonstratives avec ses précieux rejetons.
Et l’instant où cela se produit enfin, après s’être tordu le cou à guetter la voiture par la fenêtre, ou l’annonce de l’arrivée du train en gare, est pur délice.
Mais aussi fort bref.
Il ne s’écoule pas plus de trente minutes avant que le bruit et l’énervement que trimbalent toujours quatre enfants ne me redevienne désagréable.
Il est alors beaucoup trop tôt pour commencer à tracer des barres à la craie pour compter les jours.
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A part ça, une semaine où ChèreÉpouse n’est pas à l’autre bout très loin du monde ne peut être qu’une bonne semaine. Sur ce le logis m’appelle. Je resterais bien au clavier mais le temps presse et votre patience s’use.