Mais cette crise sanitaire mondiale a mis en lumière également les différents trafics d’animaux dans le monde dont le pangolin est la principale victime…
L’innocent pangolin qui est un peu myope et qui balaie le sol de sa longue langue gluante pour attraper ses proies, principalement des fourmis dont il est très friand, peut aussi ingérer des crottes d’autres animaux comme les chauve–souris porteuses du virus.. À l’occasion de plus de 1 000 tests génétiques, les chercheurs ont remarqué des similarités entre les séquences de génomes des virus observées sur des pangolins et celles du coronavirus. Les premières étaient en tout cas identiques à 99 % aux secondes. Si l’on s’en tient à cette version, un pangolin aurait mangé des aliments contenant des déjections de chauve-souris, ingurgitant en même temps le coronavirus. Une fois braconné, sa viande aurait été consommée par un humain auquel il aurait pu transmettre le virus.Pour Ray Jansen qui travaille à l’université de Pretoria et qui dirige le Groupe de travail sur le pangolin, il se pourrait que la contamination ait eu lieu sur le marché même où la viande est découpée pour la vente. Cette viande est consommée non seulement en Chine, mais aussi au Vietnam, en Malaisie, en Inde, au Népal et en Afrique de l’ouest et centrale.
Les braconniers, véritables responsables de la crise
De nombreux titres de presse blâment cet animal mais en oubliant un élément essentiel : le braconnage. C’est en effet le seul élément à incriminer dans cette affaire. Si certains marchés asiatiques sont coupables de vendre des viandes d’espèces animales sauvages souvent protégées, ils ne sont qu’une partie d’un réseau à l’échelle mondiale.Le pangolin est tristement célèbre pour briguer la première place du podium des animaux les plus braconnés au monde, et ce d'autant plus facilement que le pangolin peut se rouler en boule en cas de danger en restant immobile.Les chiffres font état d’environ 500 000 pangolins sacrifiés chaque année et des dizaines de pays sont impliqués dans ce trafic illégal non seulement en Asie mais aussi en Afrique.Le trafic de pangolins alimente principalement les marchés asiatiques où sa viande est vendue à prix d’or sans compter la médecine chinoise qui apprécie particulièrement ses écailles réduites en poudre à l'instar des defenses d'éléphant ou des dents de tigre. Le trafic de ces animaux est un véritable fléau, qui menace à terme tout un écosystème. Mais cette grande peur d'une pandémie mondiale sauvera peut-être le malheureux pangolin menacé d’extinction. La Chine a semble-t-il réagi et le Congrès national du peuple a annoncé le renforcement des lois sur la protection de la vie sauvage et le trafic illégal des espèces sauvages ainsi que la fermeture de tous les marchés qui vendent de la viande.Espérons que cette prise de conscience tardive sera vraiment bénéfique pour le pangolin et les autres espèces animales braconnées...
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