Dix choses à retenir de l'open d'australie

Publié le 01 février 2020 par Francky

L'Open d'Australie s'achève. Que retenir de cette édition 2020 ? Réponse en dix points : 
1. LES FUMÉES TOXIQUES.
Si les conditions de jeu ont été relativement favorables au cours de la quinzaine (bien que la fédération australienne ait bizarrement peu communiqué là-dessus), il n'en fut pas de même pour les matches de qualifications qui se sont déroulés dans des conditions atmosphériques plus que douteuses en raison des incendies. En faisant passer le sport business avant la santé des gens, les organisateurs ont pris des risques inconsidérés qui pourraient leur coûter cher et ils rigoleront beaucoup moins quand les premiers cas de maladies respiratoires ou, pire, de cancer (ce qu'on ne souhaite évidemment pas) se manifesteront chez les joueuses et joueurs qui ont été soumis à cette mascarade.
2. LE JEU DÉCISIF À DIX POINTS DANS LA DERNIÈRE MANCHE.
Voilà une très bonne initiative. Le suspense est plus intense, les joueuses et les joueurs n'hésitent pas à prendre plus de risques, le spectacle est plus débridé comme dans un genre de money time. Bref, ce serait sympa que les autres tournois du grand chelem s'alignent sur cette règle, voire même, la WTA et l'ATP, pourquoi pas.
3. LA BELLE ÉPOPÉE DE LA TUNISIENNE ONS JABEUR.
On s'est régalé pendant dix jours à regarder jouer Ons Jabeur. Première joueuse tunisienne en quarts de finales d'un tournoi du Grand Chelem, la native de Ksar Hellal semble avoir oublié ses déboires (blessures à répétition) et pris beaucoup de plaisir sur le court. Elle est aussi celle qui a mis fin à la carrière de Caroline Wozniacki (on la remercie pour ça). Espérons que ce ne soit qu'un début et qu'elle puisse exprimer pleinement son talent.
4. LE RETOUR DE MUGURUZA.
Revoir Garbiñe Muguruza dans une finale de Grand Chelem fait plaisir à voir et, même si tout ne s'est pas passé comme convenu (défaite contre Sofia Kenin), l'espagnole a retrouvé un niveau digne de ses années glorieuses en dominant avec autorité et coup sur coup trois joueuses du top 10 (Svitolina, Bertens, Halep). Sa collaboration avec Conchita Martinez commencerait-elle à porter ses fruits ? On le saura assez vite quand les gros tournois de printemps arriveront.
5. LE DÉSASTRE DU TENNIS FÉMININ FRANÇAIS.
Bravo à nos joueuses françaises qui ont une nouvelle fois brillé au firmament du tennis mondial. Pas une seule tricolore au troisième tour en individuel, c'est très fort. Certes, Kristina Mladenovic a pu se consoler avec le titre en double mais, ce n'est pas une raison suffisante pour passer l'éponge. Reprenez vous, mesdemoiselles et que la Fédération Française de Tennis se mette au travail plutôt que de penser constamment au travaux de modernisation de Roland-Garros.
6. CORI GAUFF PREND RENDEZ-VOUS.
Le public s'est une nouvelle fois enflammé pour la jeune américaine de quinze ans. Il faut dire que ses performances ne sont pas passées inaperçus. Victoire sur Venus Williams au premier tour, puis sur Naomi Osaka (qui était tenante du titre) au troisième (en deux manches, s'il vous plait). Ajoutez un quart de finale en double avec sa partenaire Catherine McNally (promise elle aussi à un bel avenir) et nous avons là tous les ingrédients nécessaires pour la naissance d'une grande championne.
7. LEYLA ANNIE FERNANDEZ IMPRESSIONNE.
Grand espoir du tennis canadien (alors que les yeux sont toujours rivés sur Bianca Andreescu), la pépite québécoise de dix-sept ans Leyla Annie Fernandez a réalisé une performance remarquable en obtenant à la régulière sa place dans le tableau principal après être passée par les qualifications (une grande première pour elle) et, même si les choses se sont moins bien passées par la suite, elle n'a pas été ridicule au premier tour face à Lauren Davis. Affaire à suivre.
8. SERENA WILLIAMS N'EST PAS INVINCIBLE.
On pensait qu'elle n'était pas de cette planète, qu'elle était un mélange entre Wonder Woman et Captain Marvel, qu'elle possédait la force de mille gladiateurs, qu'elle décapitait ses adversaires avant de faire bouillir leur tête, mais non. Serena Williams est un être humain comme un autre, un être fragile, avec ses forces et ses faiblesses. Merci à la chinoise Qiang Wang (que Williams avait humilié quelques mois plus tôt à l'US Open) de nous l'avoir rappelé. Que les autres joueuses en prennent de la graine !
9. LA MACHINE SOFIA KENIN.
"La machine". C'est comme ça que l'allemande Andrea Petkovic surnomme Sofia Kenin (elles ont été partenaires de double). C'est le rêve austral pour la jeune américaine de vingt-et-un ans qui, tel le roseau, aura plusieurs fois plié sans jamais rompre, sa demi-finale contre Ashleigh Barty, enfant du pays, étant un exemple de persévérance à elle seule. Reste à savoir comment elle va gérer la suite mentalement.
10. LA POLÉMIQUE MARGARET COURT.
On connait l'histoire. Vingt-quatre titres du Grand Chelem remportés mais, au milieu de tout ça, une grosse tâche indélébile : des propos racistes et homophobes qu'elle est bien décidée à maintenir. Le problème Margaret Court s'est invité à l'Open d'Australie. John McEnroe et Martina Navratilova sont montés au créneau, sans succès. Aujourd'hui, à Melbourne Park, il y a toujours un court qui s'appelle le Margaret Court Arena. De quoi en attraper une nausée aussi violente que pour les fumées toxiques.
Crédit photo : Matthew Abbott for The New-York Times.