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Devant l'incapacité des Gouvernements de tous bords, depuis des décennies, à décider et à mettre place des mesures efficaces et rapides pour faire face à la crise climatique et environnementale, un millier de scientifiques de différentes disciplines, océanographes, climatologues, biologistes, astrophysiciens, agronomes, économistes, sociologues, psychologues... viennent de lancer ce jeudi 20 février 2020 un nouveau cri d'alarme*. Ils appellent tous les citoyens à se mobiliser pour exiger des actes forts, concrets et urgents de la part de nos dirigeants politiques. Car " cette inertie (devant l'urgence climatique) ne peut plus être tolérée", " alors que les catastrophes se déroulent sous nos yeux " et que "l'objectif de limiter le réchauffement sous les +1,5 °C est désormais hors d'atteinte " estiment les scientifiques. Ils affirment même qu' " un réchauffement global de plus de 5 °C ne peut plus être exclu si l'emballement actuel des émissions de gaz à effet de serre se poursuit ".
Les observations sur le réchauffement climatique et la dégradation accélérée de l'environnement liés aux activités humaines sont en effet, selon eux, incontestables : " nous sommes en train de vivre la sixième extinction de masse, plusieurs dizaines d'espèces disparaissent chaque jour, et les niveaux de pollution sont alarmants à tous points de vue (plastiques, pesticides, nitrates, métaux lourds...) ".
Inconséquence, hypocrisie, complicité...
Les scientifiques signataires de la Tribune n'hésitent pas à dénoncer "l'inconséquence et l'hypocrisie des responsables politiques qui voudraient d'un côté imposer la sobriété aux citoyens tout en promouvant de l'autre un consumérisme débridé et un libéralisme économique inégalitaire et prédateur."
Ils considèrent même que les objectifs de croissance du Gouvernement sont en "contradiction totale avec le changement radical de modèle économique et productif qu'il est indispensable d'engager sans délai."
Et ils vont jusqu'à accuser notre Gouvernement actuel de complicité car il ne respecte pas le " Principe de précaution " qui est inscrit dans la Constitution depuis 2005, et " ne reconnait pas qu'une croissance infinie sur une planète aux ressources finies est tout simplement une impasse ".
Le " Principe de précaution " a pourtant été introduit en Droit français par la loi Barnier dès février 1995, portant sur le renforcement de la protection de l'environnement. Selon ce principe, "l'absence de certitudes, compte tenu des connaissances scientifiques et techniques du moment, ne doit pas retarder l'adoption de mesures effectives et proportionnées visant à prévenir un risque de dommages graves et irréversibles à l'environnement à un coût économique acceptable".
Et depuis le 1er mars 2005 la " Charte de l'environnement " a été annexée à la Constitution. L'article 5 de cette Charte précise ainsi que "Lorsque la réalisation d'un dommage, bien qu'incertaine en l'état des connaissances scientifiques, pourrait affecter de manière grave et irréversible l'environnement, les autorités publiques veillent, par application du principe de précaution, et dans leurs domaines d'attributions, à la mise en oeuvre de procédures d'évaluation des risques et à l'adoption de mesures provisoires et proportionnées afin de parer à la réalisation du dommage".
Appel à la désobéissance civile
Pour obliger les dirigeants politiques à assumer leurs responsabilités, les signataires de la Tribune appellent donc les citoyens à se mobiliser et à participer aux actions de désobéissance civile menées par les mouvements écologistes comme Attac, la Confédération paysanne, les Amis de la Terre, Greenpeace, Youth for Climate, Action non-violente COP21, ou encore Extinction Rebellion.
Et ils demandent au Gouvernement et aux Députés de faire passer les enjeux environnementaux avant les intérêts privés en appliquant les propositions issues de la Convention citoyenne pour le climat.
Triste constat que celui de devoir faire la leçon à nos élus, au plus haut niveau, pour qu'ils comprennent la gravité de la situation, fassent leur travail, respectent le droit, et protègent les citoyens, et notre environnement...
Des mesures de protection très contraignantes contre le coronavirus Covid-19, inimaginables il y a peu, et aux conséquences économiques gigantesques, sont actuellement prises au niveau planétaire, à juste titre, pour éviter les risques d'une pandémie mondiale et protéger la santé humaine. Les risques liés au changement climatique sont-ils moins importants ??
Stella Giani