Il y a une grande frustration chez les scientifiques. Ils nous annoncent le réchauffement climatique mais les populations ne bougent pas. De même, certains d'entre-eux nous ont dit que les OGM étaient une avancée de la science, mais elles nous ont fait peur. Et les vaccins, dont on se méfie de plus en plus ?
Il en est de même pour les nanotechnologies, dont je parlais récemment. S'il y en a partout, c'est parce que nous ne le savons pas. Si on nous avait demandé notre avis, il est probable qu'elles n'auraient pas connu un tel succès. Aurions-nous eu raison ?
Le scientifique, hyperspécialisé, ne comprend pas que des gens qui ne le sont pas veuillent juger son travail, et, qu'en plus, ils le fassent avec un bon sens aussi facilement influençable. Il ne comprend pas qu'il n'échappe pas à cette règle : il est incompétent par rapport à ce qui ne concerne pas sa spécialité, ce qui ne l'empêche pas de s'en mêler.
C'est la rançon de la démocratie. La science doit la prendre en compte. Voix du peuple, voix de Dieu. Et, surtout, la science ne doit pas céder à la tentation de manipuler l'opinion publique (par exemple, en expliquant le moindre incendie par l'effet du réchauffement climatique), sous peine de perdre toute crédibilité.