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#griveauxgate – les reseaux sociaux sont-ils les seuls responsables ?

Publié le 18 février 2020 par Qsndigital
#GRIVEAUXGATE – LES RESEAUX SOCIAUX SONT-ILS LES SEULS RESPONSABLES ?

Risques pour la démocratie ! Tous les coups sont-ils permis ? Effets ravageurs des réseaux sociaux ! Les politiques doivent-ils se préparer aux coups bas ? Vers une américanisation de la vie publique ?

Depuis 48H et le début de ce que l'on appelle déjà le #GriveauxGate , nous assistons à une unité de la classe politique, relayée par les médias, pour s'offusquer et s'étonner du non-respect de la vie privée et pointer du doigt les réseaux sociaux comme responsables de cette situation.

Le Président Emmanuel Macron appuie lui-même en ce sens en dénonçant "une forme d'ordre moral " sur les réseaux sociaux " qui doit nous préoccuper ".

RESPECT DE LA VIE PRIVEE ET EVOLUTIONS DE LA SOCIETE

Si nous sommes tous d'accord sur le fait que la vie privée doit être respectée, il est un fait, et qui ne date pas de 48 heures, que les dérapages au respect de ce principe existent malheureusement, que tout ne peut pas être contrôlé, c'est d'ailleurs le principe de la démocratie, et qu'il est impossible de compter sur le principe de bienséance. Ce qui est surprenant, voire inquiétant par rapport à la conscience de la réalité de notre époque par les politiques, c'est justement ce sentiment de naïveté qui ressort de cette indignation générale.

Dans cette affaire, comme dans d'autres d'ailleurs, il est trop simple d'incriminer les réseaux sociaux quand leur usage ne correspond pas à nos attentes.

L'affaire Griveaux n'est pas uniquement un problème d'atteinte à la vie privée par un mauvais usage des réseaux sociaux, mais c'est un reflet de notre société et de notre époque.

Les femmes et les hommes politiques sont de plus en plus scrutés car les citoyens ont besoin de se rassurer sur leur fiabilité et leur honnêteté. Cette exigence de transparence s'applique également désormais à la vie privée. Nous pouvons le regretter mais nous ne pouvons que le constater.

Est-ce la faute des réseaux sociaux ? Les politiques sont-ils uniquement des victimes dans ce genre d'affaires ? Rien n'est moins sûr !

FAUT-IL S'ETONNER ?

Des exemples à l'étranger ?

- En 2005, Le Prince Harry dont des photos prises lors d'une soirée déguisée privée le montrent arborant un insigne nazi

- En 2008, le Président de la fédération Internationale de Formule 1, Max Mosley, dont des photos privées le montrent dans une soirée sado-masochiste sur fond d'ambiance nazi.

- 2011, Anthony Wiener, représentant démocrate aux USA, contraint de démissionner après la divulgation de photos intimes adressées à différentes femmes.

Des exemples en France ?

- Nicolas Hulot à qui l'on reproche de rouler en 4X4 diesel, ou plus grave face à des accusations de viol

- Boris Boillon, ambassadeur de France en Tunisie, qui est moqué sur internet en 2011 pour la photo de son profil du site Copains d'avant, sur lequel il pose en maillot de bain.

- Plus récemment, François Fillion et le #PenelopeGate

- Valérie Trierweiler qui révèle en 2014 dans son livre " Merci pour ce moment ", des parties privées voire intimes de sa vie avec François Hollande, alors Président de la République.

Tous ces cas ne datent pas de 48 heures, alors pourquoi cet étonnement, ce déni face à l'affaire #Griveaux ?

La fameuse 'exception française' dont on veut se rassurer n'existe plus depuis longtemps comme le prouvent les précédents exemples.

Alors pourquoi vouloir continuer de se protéger derrière elle ?

N'est-ce pas plutôt révélateur d'un problème de comportement des politiques, d'un décalage entre ce que l'on dit et ce que l'on fait parfois, d'une propension à sous-estimer les risques qui peut s'apparenter soi à une très grande naïveté, ce qui n'est pas rassurant, soit à se croire intouchable ?

Mais qu'il s'agisse de naïveté (feinte ou réelle) ou d'ego sur-dimensionné, dans les deux cas, les conséquences seront négatives comme certains le découvent ( ?) depuis 48 heures. Les dégâts seront considérables sur la vie personnelle, sur l'image et la réputation, et bien sûr sur la carrière.

Oui, l'affaire Griveaux concerne des éléments privés de sa vie pour lesquels il ne doit pas être tenu pour responsable. Oui, Benjamin Griveau est victime d'une atteinte à sa vie privée.

Mais il n'en est pas moins vrai que les personnalités politiques ne peuvent pas vivre sans tenir compte des évolutions de la société qu'ils aspirent à diriger, alors pourquoi penser que la vie politique est une exception qui devrait toujours être régie par des règles des années 80 ?

La double vie de François Mitterrand ne pourrait plus être cachée aujourd'hui. Est-ce pour autant un problème ?

La société est en constante évolution et ce n'est pas uniquement la faute des réseaux sociaux. S'ils sont des vecteurs de communication, ils ne sont pas les seuls à devoir être blâmés.

Les politiques qui critiquent aujourd'hui les réseaux sociaux oublient trop vite leurs propres comportements sur ces mêmes réseaux. Les invectives publiques, les agressions verbales, les débordements auxquels ils nous ont habitués notamment sur Twitter, donnent-ils un exemple de bon usage de ces outils, de la bienséance et du respect que l'on voudrait voir désormais imposer aux autres quand ils parlent de nous ? Il est trop facile de rejeter la faute. Il faut que chacun prenne ses responsabilités. Les politiques eux-mêmes ne sont-ils pas responsables d'avoir mis en lumière et de plus en plus leur propre vie privée notamment dans les médias ou émissions TV de divertissement à l'occasion d'élections ? Il y a aujourd'hui une véritable hypocrisie et les mots du Président Macron en son l'illustration.

Hypocrise, naïveté , amateurisme ?

Hypocrisie... sur le fait que l'on ne peut pas reprocher des dérives auxquelles on a progressivement participé

Naïveté... quand en temps qu'élu on censé connaitre les risques du 'Revenge Porn', malheureux phénomène de société sur lequel il a été légiféré.

Amateurisme...de ne pas anticiper les risques de ses propres comportements quand on prétend aux plus hautes fonctions

Bien sûr que ce qui arrive à Benjamin Grivaux est regrettable. Mais que faire ?

Rappeler le simple respect à la vie privée ne sera jamais suffisant. Pointer les réseaux sociaux pour rejeter la faute sur leurs propriétaires et rejeter sur eux la responsabilité de gérer les comportements est injuste. La responsabilité incombe à tous, y compris aux politiques, les lois existent pour faire respecter la démocratie.

N'oublions pas que des actions simples sont envisageables. Les réseaux sociaux ne sont pas une zone de non-droit. Il existe des jurisprudence de condamnations pour certains propos ou certains comportements, même pour un Like ou un simple Retweet. Mais les cas sont dérisoires.

De plus, depuis 2016, la France a (enfin) voté une loi visant à protéger du 'Revenge Porn'. Cela existe depuis 2004 (!) aux Etats-Unis. Les peines encourues en France sont maximum de 2 ans d'emprisonnement et 60 000 euros d'amende. Mais dans les faits ? Ces peines sont-elles réellement appliquées ? Pour dissuader, il faudrait des peines exemplaires et faire savoir que la justice est intransigeante sur ce sujet.

Non, la démocratie n'est pas en risque tant qu'elle saura se faire respecter et que l'on ne cherchera pas à reporter l'unique responsabilité sur ce qui n'est qu'une partie du sujet, à savoir, les réseaux sociaux.

Un article de Frédéric Foschiani, Fondateur et Président de QSN-DigiTal, agence spécialiste des réseaux sociaux et de l'eReputation

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