Le record du 100m d'Usain Bolt est tombé ! Cette phrase peut vous paraître étrange à première vue et c'est normal car on ne peut pas vraiment dire que le Jamaïcain a été battue à la régulière. En effet, un ouvrier nommé Srinivasa Gowda, habitant un village du Karnataka en Inde, est devenu une sensation du jour au lendemain après avoir couru la traditionnelle course de buffles, couvrant 142,50 mètres en seulement 13,62 secondes. Ce chrono a suffi à faire de cet homme de 28 ans le coureur le plus rapide de l'histoire du sport traditionnel de la région côtière de l'Inde, battant un record vieux de 30 ans. Sa performance ramenée sur 100m équivaut à un chrono de 9,55s soit 0,03 seconde de moins que le record établi par la légende jamaïcaine Usain Bolt. Néanmoins, on imagine pas combien aurait pu faire " la Foudre " traqué par un buffle.
#WATCH - Srinivasa Gowda from Karnataka ran 100m in 9.55 seconds at a " Kambala " (buffalo race). He was faster than Usain Bolt who took 9.58 seconds to create a world record. pic.twitter.com/rrbf3lxnpn
- News18 (@CNNnews18) February 14, 2020
Cette performance nous a forcément fait penser à un sport insolite nommé le Karapan Sapi et on vous en dit plus ci-dessous !
Imaginez-vous durant l'été au cœur de l'Océan Indien, sur la petite île de Madura peuplée de près de 4 millions d'habitants dans la province de Java Oriental. Vous découvrez tranquillement les 4 kabupaten (départements) de l'île à savoir Bangkalan, Pamekasan, Sampang et Sumenep. C'est alors que vous tombez sur un attroupement de jeunes qui se dirigent vers une parade de taureaux. Interpellés, vous vous souvenez alors de votre recherche wikipédia sur l'ile de Madura avant votre départ. Plus aucun doute vous êtes en face des préparatifs d'un Karapan Sapi. Sport ancestrale du 14ième siècle, qui consiste en une course de taureaux où un jockey, souvent un jeune homme, montent deux taureaux pour une virée d'environ 100mètres en 10-15 secondes. L'ile est connue pour ses courses spectaculaires. De nombreuses villes organisent en Aout et Septembre des compétitions avec une finale en Octobre pour le Trophé du Président à Pamekasan.
Ce sport suit un véritable rituel : Avant chaque course, les taureaux défilent avec de belles parures dans la foule. Moment de détente, pas seulement, c'est un peu leur show off, la possibilité d'admirer les bêtes qui vont concourir. Musique, foule, les ingrédients sont là pour une belle fête. Après cela, on défait les attirails pour ne garder que le strict minimum pour la course à savoir pas grand chose. Un petit jockey est attaché via les deux taureaux grâce à une sorte d'échelle qui trainent sur le sol durant la course. C'est une véritable équipe présente dans les starting blog. A l'image d'une écurie de F1 chaque individu a son rôle avant le départ : il y a le propriétaire des taureaux, le préparateur des taureaux, les personnes qui retiennent les bêtes, et le " pilote ".
Commence alors la compétition : A l'image d'une Champions Leauge de Football, il y a des tours préliminaires, puis différentes courses s'apparentant aux confrontations des matchs de poules et enfin les rencontres entre chaque vainqueurs jusqu'à tant qu'il n'en reste plus qu'un. Le grand vainqueur. La piste fait généralement 100 mètres et la course ne dure pas plus de 20 secondes.
Le Karapan Sapi traduit assurément les valeurs sociales de cette charmante région : travailleurs acharnés, compétition, équité, ordre et générosité.