Avec ses petites moustaches, son costume british, son autorité naturelle et son côté pince-sans-rire, Viktor Vincent est déjà un spectacle en lui-même. On reste pendu à ses lèvres, désireux de savoir qui il est et comment il est devenu ce qu'il est. Cela tombe bien, car l'homme de scène nous parle durant tout le spectacle des personnes qui l'ont inspiré. Des mentalistes américains assez peu connus, comme Ernest et Lewis, dont il nous raconte avec talent l'histoire, entre deux numéros. Leur portrait accroché plonge la scène dans l'atmosphère des années 30 aux Etats-Unis. On voyage déjà...
Parfois, on se dit que ses prouesses sont tout bonnement impossibles à réaliser sans l'intervention de l'au-delà. Je me suis fait cette réflexion plusieurs fois durant le spectacle. Notamment quand Viktor Vincent a deviné qu'un jeune homme du public pensait à sa grand-mère, et qu'il en a cité le prénom. Le visage stupéfait et un peu ému du spectateur en disait long sur sa sincérité : non, il ne s'agissait pas d'un complice caché dans la salle.
Et que dire de ce numéro où le mentaliste parvient à insuffler la somme d'une addition très complexe dans l'esprit d'une spectatrice. Dans un exercice de visualisation, cette dernière a énoncé un à un les chiffres formant le bon résultat. Ces derniers semblaient provenir de son inconscient... A ce propos, si votre plus grosse hantise est de vous retrouver sur une scène devant une centaine de personnes, évitez de prendre vos places : durant l'1h15 de spectacle, une dizaine de spectateurs sont mis à contribution.
Le fait que Viktor Vincent réussisse toujours à nous surprendre, devient par moment un peu énervant. On aimerait voir venir les chutes, arrêter de le croire quand il fait mine de rater ses tours, et surtout comprendre comment tout cela est possible. On scrute le moindre de ses mouvements, on s'imagine les combines les plus folles... Mais s'il distillera en début de spectacle quelques pistes, en évoquant le langage du corps et quelques techniques de manipulation simples, il restera volontairement mystérieux jusqu'à la fin.
Un des numéros sort du lot grâce au suspens qu'il instaure : Viktor Vincent doit essayer de savoir où une personne de public a caché un couteau. S'il se trompe d'endroit, il risque tout simplement de se trancher la main. A quel point doit-on croire au caractère infaillible de son don ? Lui, visiblement, n'en doute pas instant, et cela ne le rend que plus intrigant...
Alors si vous voulez voir ce vrai phénomène, rendez-vous sans plus tarder au théâtre de la Tour Eiffel. Viktor Vincent y présente son spectacle jusqu'au 17 avril 2020.
. Métro 9 "Alma Marceau"Théâtre de la Tour Eiffel4 Square Rapp, 75007
Mental Circus du mardi au dimanche
Tarif : 1ère catégorie 32 € , VIP 35 € et 2ème catégorie 19,5 €