LA FILLE AU BRACELET
La Bernerie-en-Retz, résidence secondaire du siècle dernier au bord de l’océan, une famille prend du bon temps avec leurs deux enfants. La police arrive sur la plage, échange quelques mots et repart avec la fille aînée, Lise 16 ans.
Deux ans plus tard, à Nantes, dans une belle maison contemporaine, le père s’apprête à accompagner sa fille à son procès. La plupart des scènes du film, se dérouleront aux assises du Palais de Justice, dans le très beau bâtiment de Jean Nouvel. Aérien sur ses pilotis, il fait face à la ville, et rappelle aux nantais la vie du citoyen dans la cité. C’est ici, que va se jouer en quelques jours le sort de Lise, la cheville ceinte d’un bracelet électronique. Elle va comparaître pour l’assassinat de sa meilleure amie.
La tension ne se relâche pas, tout au long du film, de part et d’autre de l’écran, au fil des révélations de prétoire et des silences trop remarqués de la jeune fille. Le père est épuisé, la mère reste auprès de ses patients, quasi-absente à sa famille. La jeune fille aime bien le style de son avocate, et on ne lui en voudra pas. Ses plaidoiries sont d’une bienveillance et d’une intelligence remarquable.
Le couple de parents, interprété par Roschdy Zem et Chiara Mastroiani fonctionne à merveille. On aurait envie de les revoir jouer ensemble. On souffre avec eux, des révélations sur la vie sexuelle de leur adolescente, les codes des jeunes ne sont plus ceux des adultes d’hier.
La jeune fille, Melissa Guers est la vraie révélation de la fille au bracelet.
Mais quelle mouche a donc piqué le réalisateur de confier le rôle de l’avocate générale à sa sœur Anaïs Demoustier. Fausse note, bien qu’elle joue très bien, ça ne fonctionne pas, elle semble si jeune, et si partiale. Seul bémol de cette magnifique partition.
On ressort de « La Fille au Bracelet » littéralement secoué, et content d’avoir vu un très bon film français.
La Fille au Bracelet est un film français réalisé par Stéphane Demoustier (Melissa Guers, Roschdy Zem et Chiara Mastroiani, Anaïs Demoustier).
Enyl Adubonn
Ma réponse sur FBPas du tout d’accord, tout le casting est très bon. Le duel entre les deux jeunes femmes proches en âge mais pas de la même génération, jusqu’à cet échange où l’avocate générale la taxe de « fille facile » est très réussi. La progression jusqu’aux plaidoiries est scotchante... Les parents, le petit frère et l’avocate de l’accusée : Anne Mercier, sont tous très très bien. Ce film m’a beaucoup plu, il dévoile dans quelle liberté sexuelle peuvent vivre désormais, les générations des jeunes adultes d’aujourd’hui avec leurs amours amitiés. C’est une analyse froide pleine de non dits tout en montrant à quel point un procès dissèque la vie privée. C’est très bien filmé.
Sa réponse bis :C'est votre avis, respect. De mon point de vue, et ça n'engage que moi, le film est très réussi, exception faite du choix d'Anaïs Demoustier en avocate générale.Et pour ma part, je n'ai pas vu dans le film de duel entre les deux jeunes femmes. L'accusé étant très taiseuse et distillant le doute et le rejet au fil des plaidoiries par ses silences. C'est aussi là, la force du film, elle semble ne rien ressentir.
Ma réponse bis :Elle lui répond certes souvent par des silences et je suis d’accord que c’est un point fort du film mais à l’instant du film, que je cite, elle répond : pourquoi ne dit-on pas du jeune homme qu’il est un homme facile.
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CALL ME BY YOUR NAME vu sur Canal +Article de Télérama Abonnée
Moi aussi je voudrais que beaucoup de personnes que j'aime et qui me touchent de près, des jeunes gens, aussi mais pas que, voient ce film même s'il est cadré dans les années 85-87 il est étonnant délicat et lui aussi comme "la fille au bracelet" dévoile l'intimité possible quand on devient adulte. 17 ans l'âge de tous les possibles et surtout quand on appartient à une famille ouverte et cultivée, c'est à dire avec quelques générations d'avance sur un évolution possible, une libération sans "pruderie" à l'âge où tout le corps entonne, appelle, chante le désir... l'amour fouet en a honte. Surtout pour découvrir quelle sexualité vous donne le plus d'expression libre de ses sentiments de ses fantasmes... et ne plus en avoir honte ou peur.
L'échange dans ce film, entre le père et le fils, après l'histoire d'un été avec l'américain est si beau (l'américain qui ressemble étonnamment pour moi, à notre prof d'histoire géo de mon adolescence sur lequel se cristallisaient tous nos désirs et qui avait crée un groupe de théâtre au sein du collège, nous avions 15 ans c'était les années 70...)
Nommé quatre fois aux Oscars, dont celui du Meilleur film et du Meilleur acteur pour Timothée Chalamet, ce nouveau long métrage consacre le talent de Luca Guadagnino, cinéaste de la passion et esthète cosmopolite.Après les remarquables Amore (2009) et A Bigger splash (2015), l’Italien Luca Guadagnino donne sa pleine mesure avec Call me by your name, film d’amour et d’été, que devait, originellement, réaliser le vétéran James Ivory. Guadagnino raconte la génèse compliquée de cette superbe adaptation d’un roman paru aux Etats-Unis en 2007 et racontant la passion fulgurante d’un adolescent érudit pour un étudidant américain, sous le soleil de l’Italie du Nord.
Le projet d’adapter au cinéma Call me me by your name remonte à plus de dix ans. Pourquoi une gestation aussi longJ’ai été contacté, en 2008, par les producteurs, qui avaient acquis les droits du roman à sa parution, un an plus tôt. J’étais en train de finir mon premier long métrage, Amore. Ils s’adressaient d’abord à moi en tant que consultant italien : ils voulaient savoir où précisément situer l’action. Car André Aciman, l’auteur du livre, est volontairement imprécis. Mais ils avaient déjà un réalisateur et un scénario. J’ai découvert avec émerveillement ce texte si proustien. Je leur ai suggéré, comme décor, la Ligurie, tout près de la France, et suis devenu l’un des coproducteurs. Mais nous n’avons pas réussi à monter financièrement le film avec ce scénario-là et le réalisateur d’alors, ni avec les autres que nous avons envisagés ensuite. En 2013, James Ivory et moi avons alors travaillé ensemble sur une nouvelle version, avec l’idée qu’Ivory le réalise. Mais les financiers ont rejeté cette hypothèse : tout leur semblait trop coûteux. Après six ans et demi de travail et de démarches, le projet se retrouvait ainsi au point mort. L’un des producteurs m’a alors proposé de partir sur de nouvelles bases : un tiers seulement du budget initial. Et comme les financiers avaient aimé mon deuxième film, A Bigger Splash, ils souhaitaient que je devienne le réalisateur…
“Nous avons tout de suite su que Timothée Chalamet avait à la fois l’apparence, l’ambition et l’intelligence de jeu idéales pour le rôle d’Elio.”Ce long processus était-il lié, aussi, à des difficultés dans l’élaboration du casting ?Non. En tant que coproducteur, j’ai rencontré à New York Timothée Chalamet, jeune acteur franco-américain, quand il n’avait encore que 17 ans, exactement l’âge d’Elio, le héros du film. Il en a aujourd’hui 22. Nous avons tout de suite su qu’il avait à la fois l’apparence, l’ambition et l’intelligence de jeu idéales pour le rôle. Jamais nous n’avons rencontré quelqu’un d’autre ensuite… En revanche, pour le rôle d’Oliver, l’universitaire américain, un acteur qui n’est pas dans le film fut longtemps associé au projet. Mais quand je suis devenu officiellement le réalisateur, j’ai imposé Armie Hammer. D’abord, il possède le physique très américain et l’assurance décrits par André Aciman. Il a naturellement l’aura d’une star, et c’est ainsi qu’Elio le voit. D’autre part, pour l’avoir admiré dans The Social Network de David Fincher et J. Edgar de Clint Eastwood, je savais qu’Armie Hammer était capable d’exprimer une peine diffuse, mystérieuse, au-delà de sa beauté radieuse. Il a pourtant hésité un moment : il avait peur d’être mal à l’aise avec les scènes intimes. Moi, je ne supporte pas la pruderie. Et j’ai de le don d’empêcher les autres de tomber dedans. Je l’ai donc convaincu.
L’âge du personnage principal a-t-il posé problème lors de la genèse ou de la réception du film, notamment aux Etats-Unis ?Non. Car dans cette histoire d’amour, il ne s’agit pas de prise de pouvoir de l’un ou de l’autre. C’est une relation d’égal à égal. Et s’il y en a un des deux qui prend le plus d’initiatives, qui est le plus entreprenant, c’est assurément Elio, le plus jeune.Vous avez tourné Call by your name là où vous vivez, à Crema, non loin de Milan. Pourquoi ?Sans doute pour retrouver les décors majeurs du cinéma de Bernardo Bertolucci dans les années 1960, la Plaine du Pô, et en particulier la Lombardie. Mais aussi pour suggérer des correspondances visuelles entre cette région et la campagne française plate filmée par Jean Renoir, qui compte aussi beaucoup pour moi. En revanche, ce n’est pas le lieu de ma propre adolescence : j’ai grandi en Sicile. Si je ne me reconnais pas vraiment en Elio, je revois mes parents à travers les siens. La culture comptait beaucoup dans ma famille, et pas comme quelque chose de muséal : elle faisait partie de notre vie.“Hollywood est aussi le lieu où d’innombrables prototypes ont été conçus, sans que les goûts du public ne soient anticipés ou intégrés à l’avance.”Pourquoi l’été du film est-il celui de 1983, tandis que le roman se déroule en 1987 ?Pour moi, le début des années 80 correspond aux tout derniers feux de la lumière idéaliste de mai 1968. C’est très important pour cette histoire d’affinités électives. Juste après, nous sommes tous tombés dans la dérégulation tatchérienne et reganienne, et, donc, dans une ère plus froide, valorisant moins les idées et les sentiments.Call me by your name est nommé quatre fois aux Oscars, notamment en meilleur film, alors que son rythme est languide, peu conforme au goût américain. Comment l’expliquez-vous ?Les Américains ne sont pas comme on croit. Hollywood est aussi le lieu où d’innombrables prototypes ont été conçus, sans que les goûts du public ne soient anticipés ou intégrés à l’avance. Un seul exemple : l’incroyable et subversif Certains l’aiment chaud de Billy Wilder, avant de devenir un classique, ne correspondait en rien aux attentes supposées des spectateurs américains.Les Françaises Amira Casar et Esther Garrel ont de beaux seconds rôles dans Call me by your name, où l’on parle tour à tour italien, anglais ou français. Pourquoi ce mélange ? Jean Renoir disait en substance : laissez toujours la porte ouverte à la réalité sur un tournage ! Timothée Chalamet, qui a grandi en Amérique mais dont le père est français, est parfaitement bilingue. J’ai voulu faire profiter de cette singularité au film. D’autant que j’aime l’idée d’un monde cosmopolite, plutôt que globalisé. J’envisage le cinéma comme la juxtaposition d’éléments et d’univers disparates. Amira Casar, que je connais depuis vingt ans, représente pour moi le cinéma d’art d’essai européen le plus audacieux, de Catherine Breillat à Bertrand Bonello, en passant par Werner Schroeter. Elle n’est jamais banale, elle a le sens de la transgression… Esther Garrel incarne à mes yeux une sorte d’aristocratie du cinéma d’auteur français. Quand je la regarde, je vois aussi son père Philippe et son frère Louis, alors même qu’elle a sa propre personnalité d’actrice. À la fin de Call me by your name, je lui fait dire une réplique d’un film de son père, J’entends plus la guitare (1991). Elle demande à Elio : « Ami pour la vie ? » J’aime l’idée de dialoguer virtuellement avec Philippe Garrel à travers elle.Un autre actrice a beaucoup compté dans votre parcours : Tilda Swinton, héroïne de Amore (2009) et A Bigger splash (2015). Comment s’est construit cette relation ? Je l’ai rencontrée à Rome en 1994. Je la connaissais bien en tant que grand admirateur du cinéaste Derek Jarman avec lequel elle avait beaucoup travaillé. Je l’ai abordée dans un musée où je l’ai aperçue par hasard : «Voulez-vous jouer dans un court métrage que je réaliserais ? » Contre toute attente, alors qu’elle était déjà une icône et moi un inconnu, elle m’a immédiatement donné son numéro de téléphone. Finalement, nous n’avons pas tourné ce court métrage, mais sommes devenus amis. Et lorsque je lui ai demandé de jouer dans mon premier long métrage, à nouveau, sans hésitation, elle m’a dit oui...
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MARRIAGE STORYAvant de divorcer avec des enfants allez-voir ce film absolument. Les artistes y font de la haute voltige et pas seulement Laura Dern même si c'est vrai qu'elle y est sublime sensuelle comme un serpent et protectrice comme une mère féline.C'est vrai que c'est aussi marquant que Scènes de la Vie Conjugale et Annie Hall.https://www.senscritique.com/film/Marriage_Story/critique/208014856https://www.lemonde.fr/culture/article/2019/12/06/noah-baumbach-cineaste-la-question-de-l-empathie-m-obsede_6021870_3246.html
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