#2020RacontePasTaVie - jour 47, PafAuTaf 7/7 : semaine 7

Publié le 16 février 2020 par Aymeric


Je ne sais plus si je vous en ai déjà parlé mais LePaf est un Sisyphe heureux.

Dans la répétition infinie des mêmes tâches qui tissent le quotidien d’un ménage à tenir se nichent de petites variations dont certaines peuvent s’avérer dignes d’être narrées.

Trois heures baignoire comprise.
C’est le temps mis par LePaf pour le menu complet du ménage dans son foyer.
Il y a quelques années l’estimation était plus basse et la moyenne meilleure (une demi-heure de moins au compteur) mais un enfant et une camyriade d’objets en plus ont nui à la performance.
La pulsion me saisit quand un certain stade de laisser-aller est dépassé et que mon intérieur me semble relever du cloaque plus que du doux foyer.
Passé ce cran LePaf se transforme en tornade blanche sans avoir besoin de passer par une cabine téléphonique pour enfiler son costume de super fée du logis, la cuisine où se trouve l’essentiel du matériel en faisant office.

Une fois le propre fait, LePaf se promène en César dans son appartement, menton relevé, tête haute, regard en coin pour s’admirer dans toutes les surfaces suffisamment briquées pour refléter en majesté le visage du grand vainqueur.
Mais c’est une chose qu’une victoire, même éclatante comme un robinet décalcairisé et passé au chiffon microfibre. La difficulté redouble quand il s’agit de maintenir les acquis de la bataille.
Et là LePaf se transforme en tyran.
Surveillant les faits et gestes de toute ma maisonnée, je houspille, je menace, je trépigne, rouge et postillonnant dans des cris aigus dès que le nouvel immaculé est menacé de salissures.
Vaines dépenses d’énergie. Il est plus aisé de conquérir la Russie et de s’y installer pour des siècles que de maintenir un intérieur vierge de toute salissure.

Il ne me faut généralement pas plus de vingt-quatre heures pour reconnaître ma défaite et me replier dans mon fauteuil de lecture aux teintes cognac, maugréer sur l’ingratitude et le négligé des habitants de l’endroit.
Qu’importe, poussière désordre et saleté ont beau s’installer et se penser maîtres, du fond de sa retraite LePaf se ressource, se prépare et échafaude le plan, pièce par pièce, d’une future victoire, éclatante cela va de soi.
Un Sisyphe heureux vous dis-je.

A part ça, une semaine où ChèreÉpouse n’est pas à l’autre bout très loin du monde ne peut être qu’une bonne semaine. Sur ce le logis m’appelle. Je resterais bien au clavier mais le temps presse et votre patience s’use.