Du site BoulevardExtérieur : Vladimir Poutine vient d’annoncer une révision de la Constitution qui pourrait lui permettre de se maintenir au pouvoir après la fin de son quatrième mandat présidentiel en 2024.
L’annonce d’une prochaine réforme constitutionnelle en Russie, accompagnée d’un changement de gouvernement, nourrit les spéculations sur l’avenir de Vladimir Poutine après 2024, date de l’expiration de son quatrième - et, en principe, dernier - mandat présidentiel. Après avoir exercé le pouvoir pendant vingt-cinq ans, acceptera-t-il, à 72 ans, de s’effacer pour prendre une retraite bien méritée et laisser la place à ses successeurs ? Ou tentera-t-il de conserver, sous une forme ou sous une autre, un rôle prépondérant, soit en se maintenant à la présidence, au mépris de la loi, soit en s’attribuant au sommet de l’Etat une autre fonction éminente, qui lui permettrait de conserver le leadership sur les affaires du pays dans une nouvelle architecture du pouvoir.
L’exemple de Deng Xiaoping !
Il existe des précédents. Au Kazakhstan, l’ancien président Noursultan Nazarbaïev est devenu « chef de la nation » et président du Conseil de sécurité nationale. En Chine, Deng Xiaoping a exercé le pouvoir suprême en se contentant de sa fonction de président de la commission militaire centrale. En Iran, Ali Khamenei a abandonné son titre de président de la République pour celui de Guide suprême de la révolution islamique. En Pologne, Jaroslaw Kaczynski dirige le pays comme simple chef du parti majoritaire. On soupçonne Vladimir Poutine de préparer, sans le dire, un coup comparable. « Les commentateurs de la vie politique russe s’accordent sur le fait que Vladimir Poutine compte dans tous les cas conserver une fonction prédominante dans la verticale du pouvoir qu’il a construit et remodèle à sa guise », souligne, parmi d’autres, le quotidien suisse Le Temps.
Renouveler le personnel politique
Si, d’une façon ou d’une autre, Vladimir Poutine se maintient au pouvoir, la nature de ce pouvoir changera. Comme le note la chercheuse Kadri Liik dans un article de l’European Council on Foreign Relations (ECFR), le rôle d’un « leader suprême » ou d’un ancien leader continuant d’exercer son influence d’une manière informelle n’a jamais existé en Russie. Jusqu’à présent, les hommes au pouvoir mouraient dans l’exercice de leurs fonctions, comme Leonid Brejnev, Iouri Andropov ou Konstantin Tchernenko dans les années 80 ou, au mieux, disparaissaient de la scène publique, comme Nikita Khrouchtchev jadis, Boris Eltsine plus près de nous ou même Mikhaïl Gorbatchev, le dernier survivant, qui a cessé d’intervenir dans les débats de son pays. Vladimir Poutine s’apprête à rompre avec cette tradition « non pas tellement parce qu’il veut s’accrocher au pouvoir, écrit-elle, mais parce que le système a encore besoin de lui ». Le paysage politique russe, faute de mécanismes qui organisent le partage du pouvoir, est « un désert », selon la chercheuse. Il requiert une figure telle que Vladimir Poutine, au moins au début de la transition, pour imposer ses arbitrages entre les différents groupes d’influence. ( Voir l'article au complet )https://www.boulevard-exterieur.com/En-Russie-Poutine-prepare-l-avenir.html
Pégé
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