Deux pièces de Pinter hier et aujourd'hui, Trahisons et la Collection...
Et je n'aurais jamais cru être captive des deux...
Ah comment dire, cette pièce la Collection nous rend intemporels, elle nous extrapole grâce aux monologues filmés en video, ils viennent pas en plus, ils sont comme une couche supplémentaire d'indicible aux personnages, chacun sa version des faits, avec son mystère d'interprétation, malgré ces gros plan sur les acteurs. Les personnages, là dans un quartier branché de Londres dans la Mode des années 60.
Il y a deux pièces qui traitent du milieu de la mode à dix ans d'intervalle : l'une anglaise pendant les années 60 : la Collection, l'autre allemande, les larmes amères de Petra von Kant, toutes deux mettent sur le même plan, l'hétérosexualité et l'homosexualité avec une forme de jalousie exacerbée par les différences de milieu social. Mais depuis ?
Eh bien cela fait loupe encore avec notre époque et cela fait même peur, on a envie de savoir de ne pas les quitter? mais ils sont terrifiants au bord de tous les précipices de l'amour. Ce sont des humains dans toute leur largeur, mais leur profondeur reste opaque, ce n'est pas de la psychologie, c'est l'infini des possibles entre les êtres quand ils se rencontrent, s'aiment... .
Les comédiens sont tous très très bien, (dés leur première) car leurs personnages n'attendent même plus Godot.... ils sont manipulateurs et manipulés. Cette pièce très bien jouée et mise en scène nous déconcerte vers plus de lucidité... avec son lot d'incertitudes, hors styles, hors temps... après extinction.
Et pourtant, il y a un soin pour faire tout exister sur le plateau, par les didascalies énoncées à haute voix en off et dans des découpes de lumière, tout ainsi accentue le distorsion du temps. Que reste t'il d'un appartement quand tout vient d'etre déménagé...
L'affiche met en "culbuto" de couleurs les quatre visages en un, la touche le fond paraissent comme ensoleillés
mais l'un dans l'autre.....
avec Julie Macqueron Stéphane Auvray -Nauroy Julien Kosselec Eram Sobhani
Extrait du programme : la Collection par Jean Macqueron
"...Pinter travaille beaucoup sur les silences les non-dits ; il ne s'agit pas de les expliquer, mais de rêver sur ce qu'ils pourraient contenir.
À ce jeu de dupes, j'ai voulu rajouter une voix troublante : celle de Christian Siméon, qui sous couvert de nous guider, nous perdrait encore davantage dans ce labyrinthe mental."
https://www.etoiledunord-theatre.com/saison-19-20/la-collection
Affiche de Virginie Fendler