Quatrième de couverture :
Dans l’Allemagne occupée, un photographe de guerre ne parvient pas à s’en aller et à rentrer chez lui en Angleterre. Il est hanté par la libération d’un camp de concentration à laquelle il a assisté.
Il décide de partir au hasard des routes. Il photographiera les gens de ce pays devant leur maison dans l’espoir de comprendre qui ils sont pour avoir pu laisser faire ce qu’il a vu.
Un jeune soldat anglais, qui vient juste d’arriver et qui n’a rien vécu de la guerre, l’escortera et conduira la voiture réquisitionnée à travers l’Allemagne sans deviner les motivations qui poussent le photographe. Mais lui aussi porte un secret plus intime qui le hante et dont il ne parle pas.
La Terre invisible raconte leur voyage.
Quand j’ai appris la nouvelle du décès d’Hubert Mingarelli le 26 janvier dernier, j’ai voulu sortir de la pile le dernier roman qu’il a publié chez Buchet-Chastel, La terre invisible. Et je dois dire hélas que la rencontre est ratée…
Le narrateur est photographe, il suit une unité de soldats dans l’Allemagne occupée. Ses nuits sont hantées par des cauchemars après avoir participé à la libération d’un camp de concentration. Plutôt que de rentrer chez lui, il se lance dans un improbable périple pour photographier les habitants de la région. Il est accompagné d’un jeune soldat arrivé après les grands combats de la Libération et frustré de ce fait.
A travers le style très épuré de Mingarelli et dans l’errance de ces deux hommes, il faut deviner beaucoup de choses, trop de choses : on peut comprendre que le photographe veut percevoir comment les habitants du coin ont pu vivre près d’un camp de la mort mais les difficultés de communication avec ceux-ci ne permettent pas d’avancer dans cette recherche. Comme je l’ai dit, leur voyage en voiture n’est pas organisé,ils vont au petit bonheur la chance jusqu’à ce qu’ils n’aient plus d’essence ni de provisions ; une relation ténue se noue entre le narrateur et le soldat qui le conduit, elle aussi improbable.
Tous ces non-dits ne m’ont pas permis de m’attacher aux personnages, de m’intéresser vraiment à cette histoire. Jusqu’au bout (heureusement le roman est assez court), on se demande où on va, s’il va enfin arriver quelque chose de marquant. Cette impression est peut-être voulue par l’auteur, pour faire percevoir le désarroi absolu ressenti après la découverte des camps de la mort ?
J’avais bien mieux apprécié Un repas en hiver… J’ai encore dans la pile La route de Beit-Zera et j’ai repéré le titre Quatre soldats, je retrouverai donc Hubert Mingarelli plus tard et avec plus d’intérêt, je l’espère.
Hubert MINGARELLI, La terre invisible, Buchet-Chastel, 2019
L’avis d’Aifelle