(Les Disputaisons) À quoi bon éditer et vendre encore de la poésie ?, 6, Maud Leroy, éditions des Lisières

Par Florence Trocmé

Poezibao publie aujourd’hui la sixième contribution d’une nouvelle série autour du thème « A quoi bon éditer et vendre encore de la poésie » grâce à Jean-Pascal Dubost qui en a eu l’idée et qui en a assuré la réalisation.

« À quoi bon éditer et vendre encore de la poésie ? »
6.
Maud Leroy (éditions des Lisières)
Tentative d'épuisement de l'aquabonisme (palmes et tuba conseillés) en 12 points

1. « Ose être un guérillero poétique non-violent. Un anti-héros. » Lawrence Ferlinghetti
2. On ne naît pas éditrice de poésie, on le devient.
3. D'abord on est lecteur, lectrice. Certain.e.s ont la chance ou le courage d'être aussi poète.
4. Ensuite on pense à éditer. Soit parce qu'on est un.e poète frustré.e ou raté.e, soit parce qu'on veut s'auto-éditer. Soit voir remarques 5 ou 6.
5. Quoiqu'il en dise (teuteuteu…), il y a en chaque éditeur de poésie, la conviction secrète que la poésie peut sauver le monde.
6. Dans (presque) tous les cas, il y a le livre, l'objet, sa forme, sa texture, son odeur, …  On l'ouvre, il y a les mots, silencieux, deux fois vivants (comme chez Décathlon, le fond la forme !), la parole qui s'incarne une seconde fois (papier vélin ou issu de forêts durablement gérées). La poésie, c'est le souffle. On se sent très proche du souffle de quelqu'un.e, encore sans visage mais déjà intime.
7. D'après Freud, l'énergie sexuelle doit être transformée pour le « bien commun », pour faire œuvre offerte à l'humanité. Cette transformation passe par deux processus, la symbolisation (parole) et la sublimation (œuvre). La poésie est finalement la parole devenue œuvre.
8. Parole intime, le poème est un souffle singulier. A contre-courant de la bourrasque liberalo-médiatique, il dit UN monde, pas LE monde. La poésie c'est beaucoup de mondes.
Éditer de la poésie, à savoir co-créer des livres et les diffuser, c'est donc toute une aventure...
9. Et l'argent dans tout ça ?
10. échec & mÉDITatION
11. Pourquoi en 2020 en France se vend toujours plus de pesticides que de livres de poésie ? Une poète répond : « Mon espèce pollue ce qu’elle invente de plus sacré dans le fumier de mon espèce. »  Claude Ber
12. « —A quoi bon ?
— Pourquoi pas ? »
©Maud Leroy (éditions Les Lisières)