De loin en loin, je rencontre l'oeuvre de Christian Boltanski. Certains éléments s'imprègnent en moi, me font penser à d'autres oeuvres d'autres artistes, non par ressemblance mais comme s'ils les appelaient. Je sais qu'il y a cette île au Japon où battent des coeurs comme ici, dans cette exposition. Je me souviens des regards vus au MacVal et qui m'y suivent encore quand j'y retourne, au milieu d'autres expositions. La pyramide de vêtements me rappelle instantanément cette phrase de René Char : « La pyramide des martyrs obsède la terre ». Les voilages où sont imprimés des regards et des visages réveillent en moi d'autres tissus, fantômes, plis, tremblements de rideaux. Cette exposition, au Centre Pompidou, sera marquée sans doute par la grisaille et la pluie de cette journée de février. Alors que c'est dans une autre lumière que j'avais vu, dehors, les Animitas ici plantées près de la sortie.