D'emblée, celle-ci se démarque de la concurrence, qu'elle émane des opérateurs historiques (tels qu'American Express) ou des nouveaux entrants (Brex, par exemple). Elle mise, dans ce but, non seulement sur la gratuité totale mais également sur une simplicité et une transparence sans égales. Elle inclut notamment un programme de « cash back » uniforme (de 1,5%) sur tous les achats enregistrés, qui lui permet de promettre une réduction immédiate équivalente des frais généraux de ses clients.
Cependant, sa principale singularité est donc un module destiné à aider les organisations à mieux maîtriser leurs dépenses. À l'instar de ses homologues pour le grand public, il surveille en permanence les transactions enregistrées, détecte les anomalies potentielles et suggère des solutions en vue de réduire les coûts. Il pourra s'agir de factures jugées excessives conduisant à recommander l'adoption d'un pallier de service inférieur, de souscriptions individuelles multiples susceptibles d'être rassemblées dans un abonnement d'entreprise, de produits aux fonctions redondantes qui pourraient être abandonnés…
À cet accompagnement dans la durée, Ramp ajoute en outre un ensemble de promotions spécifiques – tarifs réduits et crédits sur des dizaines de solutions de partenaires parmi les plus populaires (AWS, Google Ads…) – qui donnent à sa plate-forme une attractivité dès le premier jour. Là encore, la startup présente ces avantages (pourtant temporaires, pour la plupart d'entre eux) comme un moyen supplémentaire de réaliser des économies, à hauteur de 1,5%, en moyenne, selon ses calculs.
Il existe incontestablement une extraordinaire opportunité dans l'assistance aux entreprises – en particulier les PME ne disposant pas de processus formels – en matière de suivi et d'optimisation de leurs achats. La solution que propose Ramp constituerait, dans ce cadre, un catalyseur de rationalisation des frais généraux en même temps que, dans une certaine mesure, un outil de contrôle automatique.
En revanche, elle souffre de deux défauts qui justifieraient une itération sur le concept. D'une part, en limitant son périmètre aux cartes professionnelles (alors que les progrès de l'open banking autoriseraient une extension à tous les comptes), elle ne peut prétendre à l'exhaustivité qui rendrait sa mission réellement irrésistible. D'autre part, la jeune pousse a un positionnement ambigu (donc suspect) en affirmant son engagement pour la maîtrise des dépenses tout en retenant un modèle économique basé exclusivement sur les commissions d'interchange (c'est-à-dire sur le volume des paiements).