Si l’on s’en tient à l’exemple de la vidéo, celle-ci provient de data centre qui acheminent les contenus jusque dans nos ordinateurs, TVs, ou smartphones. Les données transitent par les antennes de réseaux mobiles, la fibre optique ou des câbles. Ce fonctionnement émet du CO2 et consomme également des ressources.
En effet, ces centres de données chauffent. Et, en plus d’être gourmands en électricité, il convient de les climatiser pour éviter que les systèmes surchauffent. À l’heure actuelle, le numérique représente 10% de la consommation électrique à l’échelle du globe. C’est peu, diront certains. Mais le mix électrique est toujours conditionné aux énergies fossiles : 38 % pour le charbon, 23 % pour le gaz, et participe au réchauffement climatique. En 2018, le visionnage de vidéos en ligne a généré autant de GES qu’un pays comme l’Espagne, soit plus de 300MtCO2. On pourrait croire que tout ceci est uniquement dû à l’usage que les utilisateurs font d’Internet. Or il faut constater que les évolutions technologiques incitent à changer régulièrement nos équipements. Certains smartphones ne sont déjà plus capables de supporter des formats vidéos comme la 4K ou la 8K. L'obsolescence est de mise et le consommateur délaisse son terminal pourtant en parfait état de fonctionnement. Les fabricants proposent régulièrement des évolutions avec, pour les smartphones par exemple, des empreintes carbones plus élevées. Entre un iPhone 4 de 2010 et l’iPhone X de 2017, on constate une augmentation de 75% de l’empreinte carbone. Au milieu de cela, des think tank comme The Shift Projet proposent des alternatives. Dans son rapport datant de juillet 2019, il est fait état de la "sobriété numérique". Celle-ci "vise à rendre le système numérique résilient : le but est de créer un cadre qui génère des usages compatibles avec les limites sur les ressources".
Pour ce faire, des spécialistes proposent, à titre individuel "d’être numériquement sobre dans sa consommation de vidéo en ligne" en utilisant une résolution plus faible, en diminuant sa consommation et en sélectionnant davantage ce que l’on regarde. Il est également fait état d’une mise en place d’outils de régulation nationaux et internationaux, ainsi qu’une collaboration entre régulateurs, politiques, fournisseurs de services et usagers pour viser cette sobriété. Cette fois-ci, il n’a pas été nécessaire de les inviter à le faire, ils ont bien tiré les premiers. Ils n’ont pas forcément réussi du premier coup, mais après plusieurs tentatives infructueuses et parfois il faut le reconnaître, un peu ridicules, la...