Partager la publication "[Critique] SONIC, LE FILM"
Titre original : Sonic The Hedgehog
Note:Origines : États-Unis/Japon
Réalisateur : Jeff Fowler
Distribution : Jim Carrey, James Marsden, Tika Sumpter, Ben Schwartz, Neal McDonough, Adam Pally, Lee Majdoub…
Genre : Action/Fantastique/Comédie/Adaptation
Durée : 1h39
Date de sortie : 12 février 2020
Le Pitch :
Débarqué d’une planète lointaine, Sonic, un hérisson capable de se déplacer à la vitesse du son, vit dans la petite ville de Green Hills dans le secret le plus total. Un jour néanmoins, un incident attire l’attention du redoutable Dr. Robotnik, un scientifique prêt à tout pour s’accaparer le pouvoir du jeune hérisson. Ce dernier va alors devoir sortir de sa cachette et s’allier à Tom, un policier…
La Critique de Sonic Le Film :
Créé en 1991 par Sega pour concurrencer le Mario de Nintendo, Sonic a fait du chemin depuis ses premières aventures vidéo-ludiques sur Master-System et Mega drive. Un héros qui débarque au cinéma après avoir subi un lifting en bonne et due forme réclamé par les fans, après le dévoilement il y a quelques mois d’une première bande-annonce dans laquelle le héros n’avait pas du tout la même tête que dans le jeu-vidéo. Un Sonic repensé donc, qui entend bien s’imposer au cœur d’une franchise naissante alors que Mario lui, n’a jamais retenté une incursion sur grand écran, trop échaudé par le four de la première adaptation foirée de 1993 avec Bob Hoskins. Alors, Sonic a-t-il eu plus de chance ?
Le seigneur des anneaux
On découvre pour la première fois Sonic au cœur d’un paysage presque en tout point conforme au premier niveau du célèbre jeu. Des collines verdoyantes, des pistes pour courir avec des boucles et les virages… Le joueur est en terrain connu mais cela ne dure pas car un événement contraint rapidement Sonic à emprunter une sorte de portail multi-dimensionnel pour finalement débouler sur Terre, dans une petite ville qui, coup de bol, se nomme Green Hills, comme le niveau du jeu. Tout cela après avoir causé avec un hibou géant… Si si. Alors oui, le début de Sonic, le film, est un peu foireux. On sent clairement que les scénaristes ont à la fois voulu ne pas brusquer les fans, les anciens et les nouveaux, tout en replaçant le héros au centre d’un environnement nouveau pour introduire une histoire repensée. Heureusement, par la suite, ça s’arrange. Même si pour cela, il faut vraiment attendre l’arrivée dans la partie du méchant en chef, le Dr. Robotnik, ici campé par Jim Carrey…
Splendide !
Le fait de retrouver l’acteur de The Mask ici a surpris pas mal de monde. Mais au fond, Jim Carrey n’a jamais reculé devant ce genre de projet. Rappelez-vous le truc avec les pingouins… L’acteur qui en tout cas, n’a pas fait le déplacement pour simplement se laisser porter. Ici, c’est lui qui commande. Sonic a beau être le héros, c’est bien le méchant qui mène la danse, Carrey emportant la mise dès qu’il apparaît à l’écran. Grâce à sa formidable propension à en faire des caisses sans que cela ne paraisse hors sujet, l’acteur profite aussi de quelques dialogues pas piqués des vers, gentiment décalés. Suffisamment en tout cas pour faire du pied aux adultes qui seraient venus accompagner leurs enfants, histoire qu’ils ne s’ennuient pas trop. Plutôt en forme, Jim Carrey apporte un peu de folie au projet alors que l’histoire elle, si elle dénote d’un vrai travail d’adaptation, maladroit mais néanmoins là, se déroule de manière assez pépère, ponctuée de truc bien débiles, au raz des pâquerettes. Rien néanmoins d’assez raté pour trop abîmer le film, qui contient aussi son lot de séquences d’action plutôt enthousiasmantes. Surtout si on garde à l’esprit qu’il s’agit d’un film pour les enfants, avec une morale à destination des enfants et un dénouement pour les enfants. Les quadragénaires qui ont assisté à la naissance de Sonic, manette en main, au début des années 90, n’étant pas directement visés.
Qui veut la peau de Sonic le hérisson ?
Calqué sur le modèle de Qui veut la peau de Roger Rabbit ?, évoquant le récent Détective Pikachu, Sonic ne force pas trop quand il s’agit de faire preuve d’originalité et s’avère sur bien des aspects assez feignant. Un comble quand on sait que Sonic est justement caractérisé par sa vitesse. Une vitesse heureusement prétexte à quelques trouvailles qui, à défaut là encore de faire preuve d’une quelconque originalité (la scène dans le bar, copiée sur celle de Vif-Argent dans X-Men : Days of Future Past est un bon exemple), s’avèrent au moins amusantes. Et tant pis donc pour l’humour, très installable, oscillant entre vannes complètement loupées et fulgurances de Jim Carrey qui mine de rien, sauve quand même la mise au film à de nombreuses reprises. James Marsden se contentant pour sa part de camper le beau gosse plein de cœur que le cinéma américain nous sert à toutes les sauces depuis des décennies.
Calibré, Sonic l’est donc assurément. Y compris sur un plan visuel. Le film aurait pu être beaucoup plus fou mais non, il reste dans les clous. Le hérisson a bonne mine, les effets-spéciaux ne sont pas toujours à la hauteur mais à la fin, un peu contre toute-attente, ça fonctionne. Parfait pour un dimanche après-midi avec la marmaille !
En Bref…
Si Sonic n’est pas la catastrophe redoutée, on ne peut pas dire non plus qu’il fasse beaucoup d’étincelles. Sauf bien sûr quand Jim Carrey monte dans les tours, lui qui sauve le film de la monotonie. Dans la peau du Dr. Robotnik, en roue libre, servi par des dialogues étonnement bien écrits, il fait des merveilles. Rien que pour lui…
@ Gilles Rolland