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Critique Il a déjà tes yeux Saison 1 : une série pourquoi faire ?

Publié le 12 février 2020 par Linfotoutcourt

Avec cette suite libre du film éponyme Il a déjà tes yeux, Lucien Jean-Baptiste s'invite dans le salon des Français (et des Belges) pour nous donner une autre image de la famille.

On pourrait faire un parallèle entre This is us et Il a déjà tes yeux. Dans la série américaine, Randall est adopté par une fratrie et des parents blancs, à l'inverse, dans la série française, le petit Benjamin est adopté par deux parents noirs qui vont finalement donner naissance à un fils biologique, Noé. Mais la comparaison s'arrêterait ici car si les deux shows sont porteurs d'un message de tolérance, l'un s'appuie sur le drame et l'autre sur la comédie.

Nous retrouvons 13 ans plus tard, la famille Aloka sortie tout droit d'une faille spatio-temporelle où rien n'a changé, si ce n'est les enfants qui ont grandi d'un coup. La recette, elle aussi, reste la même que pour le long-métrage : une bonne touche de naïveté pour le côté feel-good saupoudrée d'une pointe d'humour (en baisse) et de péripéties pour nous impliquer émotionnellement (en hausse), le tout amené par un bel ensemble d'acteurs et d'actrices.

Critique Il a déjà tes yeux Saison 1 : une série pourquoi faire ?
©France Télévisions

Le gros changement se trouve du côté du parrain de Benjamin, interprété dans le long métrage par Vincent Elbaz et ici par Arié Elmaleh. Si le petit nouveau n'est pas si mal, il est bien moins attachant que n'a pu l'être Vincent Elbaz dans le film. Sans doute parce que sa personnalité volage est plus mise en avant, il apparaît comme un personnage moins sensible pour lequel nous n'avons pas tellement d'empathie. Il est donc plus difficile de rire de ses débordements.

Variété de thématiques

L'oeuvre sociale de Lucien Jean-Baptiste aborde de nombreuses thématiques importantes, parmi lesquelles l'adoption, la parentalité, la famille, l'immigration et le chômage. Le réalisateur et scénariste propose une (re)définition intéressante de la famille avec une vision très tolérante et ouverte, en évoquant notamment l'homoparentalité et la GPA de façon totalement anodine.

Critique Il a déjà tes yeux Saison 1 : une série pourquoi faire ?
©France Télévisions

Là où son projet ambitieux pèche c'est lorsqu'il tente de se servir de ses thématiques importantes pour en faire des axes narratifs conséquents mais dont l'utilité est proche de zéro. C'est le cas par exemple de la réinsertion sur le marché du travail de Sali qui n'est pas assez exploitée pour servir correctement le scénario dans son ensemble et cause la perte de précieuses minutes qui auraient pu être mieux employées ailleurs.

Après 280 minutes de visionnage, des intrigues loin d'être suffisamment abouties et un (beau) cliffhanger final, on ne peut s'empêcher de se dire qu' en 1 saison il ne s'est pas réellement passé grand-chose ...

La série Il a déjà tes yeux est diffusée sur France 2, le mercredi à 21h.


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