C’est un roman qu’on reçoit comme une bouffée d’air au bord de la mer, comme une charge d’odeurs dans la forêt de Rambouillet, une lumière dans les rues d’Alger. Et c’est à Vitry-sur-Seine que les protagonistes se rencontrent, bien que leurs âges, leurs origines ne les y aient pas destinés. Mais le destin n’existe pas : nous sommes faits de ces rencontres qui font bouger nos existences. Sihem, 23 ans, a un studio dans la même résidence que Zapata, 82 ans. Une amitié va se nouer entre eux, et grâce à Hélène, professeure de français au microlycée, et Rose, directrice de la résidence.
Chacun.e se bat avec ses démons, dans un monde qui toujours envahit le quotidien. Les souvenirs s’accrochent, aussi tenaces que les rêves, aussi fragiles que les projets. Au début de chaque chapitre, un prénom nous donne la clé : Sihem, Hélène, Émile, Rose, Achir. C’est elles et eux que nous suivons, qui nous guident dans ce récit. Dans ce monde où nous vivons, le monde d’aujourd’hui. Un seul chapitre est entièrement à la première personne ; à ce moment-là, l’auteur s’efface derrière son personnage et nous lui en savons gré.
Hugo Paviot fait preuve d’une grande générosité dans son écoute et d’un profond respect envers ces vies dont il témoigne. De la rencontre et du tissage de ces individualités est faite notre société.