Voilà déjà depuis 2006 que l’œuvre Ergo Proxy est diffusée sur Wowow au Japon. Cet animé façon manga n’est, contrairement à beaucoup d’animés connus, lui, pas tiré d’un format papier mais bien une œuvre originale animée. C’est au Studio Manglobe que nous devons, de son nom japonnais, "Erugo Purakushi".
Un scénario signé Dai Sato et une direction de Shuko Murase pour une œuvre hautement complexe à l’image d’autres œuvres du genre. On citera "Akira" ou encore "Ghost in the Shell" à titre comparatif, "Blade Runner" ou encore "L’armée des douze singes" en sortant de l’animation, dans le genre cyberpunk et post-apocalyptique.
"Ergo Proxy" est avant tout, au Japon, un Seinen : un type de manga dont la cible éditoriale est avant tout constituée par les jeunes adultes (15 à 30 ans) de sexe masculin.
Et il s’inscrit dans le genre du cyberpunk : Le cyberpunk (association des mots cybernétique et punk) est un genre de la science-fiction très apparenté à la dystopie et à la hard science-fiction. Il met souvent en scène un futur proche, avec une société technologiquement avancée (notamment pour les technologies de l'information et la cybernétique). Les mondes cyberpunks sont empreints de violence et de pessimisme ; ils sont souvent lugubres, parfois ironiquement grinçants ; les personnages sont des antihéros désabusés, cyniques et cupides.
C’est donc en vingt-trois épisodes que "Ergo Proxy" se décompose, soit une seule et unique saison.
L’histoire se déroule dans un futur post-apocalyptique à Romdol, une ville abritée sous un dôme, un édifice conçu pour protéger les Hommes survivants d’un virus toujours en activité à l’extérieur. Dans cette cité sous le dôme, les humains et les robots qu’on appelle autoreivs vivent en paix ensemble. Cependant, une série de meurtres provoqués par des robots contaminés par le virus nommé Cogito vient troubler l’ordre établi, un virus qui a pour effet de faire prendre conscience aux robots leur état de robot. Nous suivons donc le personnage de Re-L Mayer, enquêtant sur cette série de meurtres. Elle va devoir faire face à plusieurs obstacles dont le gouvernement lui-même, expérimentant secrètement une mystérieuse forme de vie : le Proxy. La série commence avec cette image sanglante : la fuite d’un Proxy d’un des laboratoires. Tout l’enjeu de la série repose sur le virus Cogito, un débat sur l’être et ce qui fait de nous ce que nous sommes.
La série pose alors certaines questions philosophiques aux spectateurs. L’être, comment devenons-nous ce que nous sommes ? À quel moment de notre vie ? Sommes-nous sûrs de ce que nous sommes ? "Ergo Proxy" reprend des grands thèmes déjà exploités par des philosophes tels que Sartre ou Descartes avec notamment leurs célèbres concepts respectifs de "L’existence précède l’essence" et "Je pense donc je suis".
Une série animée qui fait également planer un sentiment de malaise face à notre propre condition : Au niveau gouvernemental et sociétal (Les habitants du dôme ne peuvent pas sortir et le pouvoir est détenu par une élite qui complote en secret, finalement toutes sociétés se ressembleraient-elles?) et au niveau environnemental. Un décors souvent désertique, hostile qui fait envisager au spectateur l’avenir même de notre planète, de son monde. C’est aussi une réflexion sur notre propre présent en matière de technologie. En effet, les habitants de la cité sont profondément assisté" par les autoreivs et cela pour toutes les taches, ceux-ci sont présents constamment. Ils sont surveillés. Un petit peu comme nous aujourd’hui avec nos téléphones. Ainsi, "Ergo Proxy" instaure un climat qui n’est pas sans rappeler celui de la série Netflix (et livre) "Altered Carbon", ou sa sœur jumelle animée "Psycho Pass", un climat sombre et violent, terne, et dérangeant. Dérangeant, oui, car "Ergo Proxy" met un point d’honneur à cette facette : imaginer son futur avec peur et éveiller les consciences. Un peu comme les autoreivs contaminés par Cogito ("cogito ergo sum").
Tous les épisodes sont disponibles sur Youtube en VOSTFR, à vous de vous faire une idée.
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