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SINGAPOUR - Des hauts-représentants de pays de l'Association des nations d'Asie du Sud-Est (Asean) ont estimé vendredi que la Birmanie devrait relâcher tous ses prisonniers politiques, dans une rare recommandation à leurs ministres des Affaires étrangères.
Lors d'une réunion préparatoire à une réunion ministérielle qui débutera dimanche soir à Singapour, ces "hauts-responsables ont appelé à la libération de tous les prisonniers politiques", a indiqué un responsable de l'Asean sous couvert d'anonymat.
Cette recommandation, exceptionnelle pour un bloc attaché au principe de non-ingérence dans les affaires intérieures de ses membres et à qui l'on reproche régulièrement d'être trop conciliant face aux violations répétées des droits de l'Homme par la junte birmane, peut être amendée par les ministres.
Les décisions et déclarations sont toujours adoptées par consensus des dix membres de l'Asean, dont fait partie la Birmanie.
"Nous sentions que nous devions dire un peu plus que d'habitude", a poursuivi le responsable.
La plus célèbre des détenus politiques en Birmanie est la Lauréate du Prix Nobel de la Paix en 1991, Aung San Suu Kyi, vainqueur des élections législatives en 1990, et depuis lors assignée à résidence la plus grande partie du temps.
La recommandation inclut également un appel à la junte birmane pour qu'elle "fasse un pas significatif dans sa feuille de route vers la démocratie".
L'Asean, fondée en 1967, regroupe aujourd'hui la Thaïlande, la Malaisie, Singapour, l'Indonésie, les Philippines, Brunei, le Vietnam, le Laos, la Birmanie et le Cambodge.
(©AFP / 18 juillet 2008 13h11)