#JeSuisLà

Publié le 10 février 2020 par Nathpass
Bon j’ai aimé et j’ai dormi cette nuit avec ce film et non pas avec Didier, pardon avec un Alain Chabat vrai bonhomme et unique.Sexagénaire oui à l’âge ou s’efforce, la beauté, à résister, renaître et puis sortir de cette confusion entre l’intérieur et l’extérieur. Non il n’y a pas que la mère mais il y a aussi le père,  point de paysage de la mer à Séoul, il y a l’immensité virtuelle du n’importe quoi des récits de voyage . Il y a  l’immensité du monde, le leurre donc des voyages ou l’on ne rencontre que soi, avec comme fond décor : l’aéroport de Séoul quasiment plus rassurant que la ville immense, avec son pont qui n’en finit pas. Moi aussi comme Guillemette j’ai beaucoup aimé et justement parce qu’on a la place de se faire son propre film, parce que dans la première partie comme Guillemette(j’adore ce prénom,j’ai trouvé Blanche Gardin irrésistible avec son accent du sud-ouest. Oui on ne fait pas que rire mais justement on glisse progressivement vers soi-même ici comme ailleurs relié à la planète virtuelle de nos désirs faux, empreints, empruntés de voyage, de nature d’ailleurs alors que tout près,  dans le fond, on a envie de partager où qu’on soit mais pas n’importe comment, mais pas superficiellement déjà avec nos proches, dans le silence alors même avec des selfies, c’est possible !!!C’est l’humain que ce film étreint comme la pièce mise en scène par Jeanne Herry : Forums avec « ses foules sentimentales »
https://www.telerama.fr/cinema/films/jesuisla%2Cn6570491.php
TéléramaAbonnéCritique parGuillemette Odicino
Un restaurateur sexagénaire part trouver l’amour en Corée. Fable maligne sur notre époque de réseaux sociaux ou plat réchauffé ?PourOn aime beaucoupStéphane a tout pour être heureux : son restaurant « typique » dans le Sud-Ouest, hérité de son père, marche bien, ses deux fils sont grands et la nature environnante rendrait jaloux tout citadin en quête d’authenticité. Pourtant, tombé amoureux d’une mystérieuse Coré­enne rencontrée sur Instagram, ce jeune sexagénaire décide, sur un coup de tête, de la rejoindre à Séoul. De quitter un décor qu’il n’a pas choisi, nappes blanches et têtes de sangliers au mur, pour aller voir des cerisiers en fleur. Mais, à l’aéroport, personne ne l’attend. Ou plutôt si : des rencontres et une célébrité auxquels il ne s’attendait pas… Après le triomphal La Famille Bélier, Éric Lartigau s’adjoint l’aide de Thomas Bidegain (le fidèle scénariste de Jacques Audiard) pour une fable à la fois ultra moderne et simple comme bonjour sur le thème du « moi » social.Dès le début, le charme d’Alain Chabat agit, pierre angulaire du film, mélange de bonhomie gamine et de distraction mélancolique. Décidant de rester dans cet aéroport de Séoul, véritable ville hors du temps, Stéphane est rattrapé par une autre manière d’être au monde : les réseaux sociaux. Et, belle idée, son attente de l’amour devient virale — pour une fois, un réalisateur réussit à intégrer les messages et autres « Like » à l’écran de façon élégante. Mais c’est surtout le goût des autres que le voyageur redécouvre : une dame, agent d’entretien, le prend sous son aile, un chef coréen lui apprend d’autres recettes de canard, et il trinque avec une bande de jeunes sportifs de l’équipe nationale. Chaque rencontre, même fugace, existe grâce à des selfies qui vantent la beauté des gens. On est presque triste quand Chabat quitte cette partie du film, ce mini- Lost in translation, pour, enfin, être confronté à celle qui a tout provoqué et la suivre dans une errance plus touristique. Mais ce visage de femme, joliment incrusté à l’image par Éric Lartigau comme un nuage dans le ciel, et l’ivresse des cerisiers lui ouvriront la plus souriante des perspectives de retour dans son Sud-Ouest originel : être enfin soi. — Guillemette OdicinoContreOn n'aime pasÉric Lartigau s’appuie en partie sur une fausse bonne idée : celle du séjour forcé à l’aéroport. Pourquoi attend-il là et non en ville ? On a du mal à croire à ce personnage de gentil restaurateur, un brin naïf, qui part à la rencontre de lui-même. Le soutien de la jeune femme pleine de bon sens « avé l’assent » du Sud-Ouest (pourquoi avoir choisi Blanche Gardin ?) frise la caricature. Le scénario donne l’impression de chercher à réunir le maximum d’éléments aimables : les plaisirs de la table, la magie du virtuel, l’exotisme de la Corée, du désenchantement chic mais pas trop… Le film se veut doux, pudique, rêveur. Il est surtout artificiel, invraisemblable et raté. — Jacques Morice