Ce bouquin pour le moins intriguant propulse le lecteur à Santa Mondega, un bled pourri fréquenté par les pires raclures de la planète. Tout débute au « Tapioca », le bar du coin, où l’ami Sanchez s’amuse à servir de la pisse à tous les clients qu’il n’aime pas… et autant prévenir directement : le garçon n’aime personne ! L’ambiance y est particulièrement tendue et au moindre regard de travers, les murs sont immédiatement repeints à l’hémoglobine et les cadavres empilés sur plusieurs couches. Alors, quand c’est le Bourbon Kid, responsable d’un véritable carnage qui a décimé la moitié de la population il y a cinq ans de cela, qui entre dans le bar… il vaut peut-être mieux prendre ses jambes à son cou.
Ce « Livre sans nom » est de la série B avec un B majuscule, un véritable hommage au cinéma Grindhouse des années 60-70, qui s’inspire du concept de Quentin Tarantino et Robert Rodriguez pour leur diptyque Boulevard de la mort (Death Proof) / Planète terreur (Planet Terror). Je n’ai encore jamais lu de roman dans le même genre, mais au niveau bande dessinée/comics, cela m’a fait penser à un mélange entre « Doggybags » et l’incontournable « Preacher ».
Le lecteur a donc droit à de la violence gratuite et à du second degré à profusion, le tout servi à un rythme endiablé. De l’alcool, des bagarres, des meurtres sordides, un serial killer, des tueurs à gages, deux moines férus d’arts martiaux, quelques vampires, un agent spécialiste du surnaturel dépêché sur place par le gouvernement et une bombasse amnésique quasi indestructible sont au rendez-vous de cette lecture totalement déjantée et absolument jubilatoire !
Le livre sans nom, Anonyme, Sonatine, 461 p., 8,40€
Ils en parlent également : Mes mots sur les leurs, Addiction polar, Wookiko, Mes aventures livresques, Je me livre, Koko, Ma toute petite culture, Lord Arsenik
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