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Le Naufragé, François Colcanap

Par Antigone

Le Naufragé, François Colcanap

J’ai craqué avant tout pour cette sublime couverture en choisissant ce titre parmi d’autres pour la dernière opération Masse critique de chez Babélio… Et bien m’en a pris car j’ai découvert ainsi une histoire étonnante de simplicité, racontée sous la forme d’un conte. Difficile en effet de situer le lieu exact où séjournent Joseph et ses parents. On nous dit en quatrième de couverture qu’il s’agirait d’un petit port de la côte Atlantique, au milieu des années 60. Le père de Joseph est marin pêcheur. Son épouse s’occupe de la maison. Leur fils Joseph vit entre eux deux, dans une sécurité affective évidente, mais une ambiance taiseuse. Tout semble aller de soi, la maison, Le Père et La Mère, la boutique de Madame T’y trouves tout, où Joseph donne régulièrement un coup de main. L’avenir semble tout tracé. Joseph prendra la suite du Père, qui lui apprend jour après jour les rudiments du métier. Mais tout bascule en un instant lorsque le bateau de leur ami Eugène coule, emportant avec lui Le Père. Ni l’un ni l’autre ne savaient nager. La Mère rejoint rapidement celui qu’elle aimait et, suite à ce triple enterrement, Joseph se sent bien seul… Mais la solitude ne sera pas son plus grand ennemi, elle a un nom plus sournois, la Modernité. Le Naufragé est le premier roman de l’auteur. Il se lit en une bouchée. L’écriture y est simple mais pleine de subtilité. Ce roman a une portée symbolique évidente, cherchant via l’évolution de ce petit port de l’Atlantique à être le reflet d’une époque où les modèles économiques peuvent aller jusqu’à l’absurdité. Alors faut-il fuir ? Ou affronter ? Et quelles sont nos armes ? J’ai pensé en le lisant à cette plage de Bretignolles sur Mer, notre endroit préféré, que la création d’un port est en train de massacrer. Pour des raisons économiques. La pire aberration qui soit.

« J’aurais dû comprendre que vivre le présent, ce n’est pas sans cesse se souvenir, espérer un lendemain différent de l’instant qu’on vit. Vivre, c’est être où l’on est, pleinement, être qui ont est, sans tricherie. Mais Le Père ne pensait pas à tout ça. Le Père, c’était Le Père, le Grand Jules, le seul à avoir vu le canot d’Eugène qui allait se faire éperonner. »

Editions Slaktine & Compagnie – 6 février 2020

J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…1 2 3 4 5

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